Agathe Mella, première femme directrice d'une chaîne
Née Jacqueline Cordier en 1909 à Lyon, elle rejoint la radiodiffusion nationale en 1935 en sa qualité d’assistante à la direction de Radio-Paris.
J’étais guettée, en ce sens qu’une femme à l’époque ne pouvait pas se permettre la moindre erreur, le moindre faux pas
Agathe Mella - 1984
Pendant la Seconde Guerre mondiale, elle gagne la zone libre et participe à la Résistance à travers son activité radiophonique. Elle change son nom à la Libération, un nom voué à rester dans les mémoires.
Par la suite, Agathe Mella ne cesse de faire ses preuves dans la programmation radiophonique, notamment aux côtés de Paul Gilson, adaptant des textes de Colette, Kipling, Cocteau.
Unique dans sa faculté à exploiter les innovations techniques et à favoriser l’éclosion de producteurs et concepts iconiques, son expertise lui vaut sa nomination par Wladimir Porché à la direction de Paris-Inter dans les années 1950, alors que l’ORTF commence à ressentir les effets de la concurrence des stations périphériques.
Selon Roland Dhordain, qui lui succède à la tête de la chaîne, « c'est grâce à elle que les pères fondateurs de France Inter purent faire aboutir leur projet ».
Mais Agathe Mella ne s’arrête pas là, et dirige France Culture (1973-1974) quitte à provoquer l’ire du secrétaire d'Etat à l’information qui dénonce son progressisme « cryptocommuniste ».
Elle se dédie, à la fin de sa carrière, à la constitution des Cahiers d'histoire de la radio en sa qualité de fondatrice et vice-présidente du Comité d'histoire de la radiodiffusion, et s’éteint en 2003 à l’âge de 93 ans.
🔎 Retrouvez son interview par Philippe Caloni sur Inter-Matin en 1985 sur ina.fr.