Blue note is the new black !
La chanteuse, compositrice, autrice, productrice et DJ Violet Indigo, de son vrai nom Laïla Amsallem n’a que 22 ans mais déjà une solide expérience musicale derrière elle. Activiste de la scène électro entre Rouen et Paris, elle est résidente du collectif La Tchoin qui organise dans la capitale des soirées dédiées aux femmes et à la communauté queer où elle mixe hip-hop et RnB, a co-fondé le duo de DJing Bâtarde de Garde avec son amie la Dj Kali Kalité et a déjà mixé pour Louboutin dans le cadre des Fashion Week 2021 et 2022. Laïla a attiré l’attention d’un public adepte des mélanges d’influences qui savent alchimiser l’héritage musical (Amy Winehouse, David Bowie, Mickael Jackson, D’Angelo) en le modernisant (Charlotte Adigery, Lady Gaga, Doja Cat).
Franco-américaine née à New-York d’un père français pianiste de jazz, c’est tout naturellement dans sa langue natale que la chanteuse s’exprime avec aisance. Indépendante de l’héritage familial, c’est par la batterie qu’elle commence la musique à l’âge de 6 ans, instrument qui n’apparait pas dans ses compositions mais qui lui a conféré un goût omniprésent pour le rythme qui surgit au sein de ses morceaux par des mixes breakés impressionnants, à la manière d’un 4-4 où chaque chaser alterne les univers RnB et électro de manière délicieusement déstabilisante.
Être là où on ne l’attend pas, c’est la façon pour Violet Indigo de revendiquer son individualité qui se reflète dans son apparence surprenante. Mèches de cheveux colorées, vêtements déstructurés et flashy, quoiqu’elle arbore la chanteuse imprime, avec sa personnalité forte, son style unique. Sous son allure d’oiseau de Paradis, le coup de bec n’est pas loin dans ce subtil mélange entre glamour et originalité, étendard d’une nouvelle génération féministe qui s’assume, consciente que la beauté et la mise en valeur de ses atouts naturels ne doivent jamais être un prix à payer. Violet Indigo le sait, elle qui a déjà été confrontée à l’abus et qui s’en est magistralement remise, s’aidant pour ce faire de ses textes où elle supervise les blessures dont elle a pu être l’objet autant que l’auteur, surtout quand on se les inflige à soi-même.
Ces relations dysfonctionnelles imprègnent toute l’écriture de son dernier EP Check yourself sortit le 3 novembre 2023 chez Floral Records. Les 5 titres qui le composent révèlent chacun une connaissance fine de la relation trouble à autrui autant qu’à soi. L’EP s’ouvre sur Toxic où Violet Indigo nous rappelle, avec une insolence aussi innocente que chipie, notre attirance irraisonnée pour les personnages dont l’apparente force dissimule leurs failles abyssales, « No talking bout my feelings, or various dealings, prefer to keep my wounds fresh rather than healing, this false mystery conceals my deepest misery, I'm never ever getting any better ». « Ce qui est toxique chez toi, c’est que tu le sais » lui a asséné un jour son amie Kali. Arracher ce bandeau des yeux est le gage d’une saine honnêteté, prémisse de l’harmonie retrouvée. Violet Indigo nous confirme qu’on peut le faire avec humour et confiner les dramas de l’existence aux seules histoires fictionnelles. Premier single réalisé par ses amis Grégy et Joseph du collectif Looking for Harry, le clip aux réminiscences californiennes des années 90 et 2000 met en scène une Violet Indigo sexy (lookée par la styliste Nina Le Diabat), impertinente et pleine de second degré, à l’image de ces personnes qu’on dit toxiques qui n’assument pas l’impact de leur influence désastreuse mais qui suscitent une fascination par leur sex-appeal, « Don't wanna push my limit, catch me if you can, but I'm such a free spirit » et qui, insaisissables, nous poussent à chercher inlassablement une clef qui pourtant ne peut pas fonctionner sans serrure « I'm a double gemini, impossible to satisfy ».
Cette même ambivalence, Violet Indigo la reconnait en elle-même dans le morceau suivant On the low où le manque d’estime de soi prend parfois le dessus sur nos meilleures intentions, « Voice inside my head that I admire, and the other one that's here to conspire, stuck inside the same damn loop », nous engluant dans une boucle dépréciative sans fin.
Réaliser ce qu’on croit de soi et des autres aiguise nos perceptions et nous pousse à contempler avec lucidité ceux qu’on aime mais qui semblent encore piégés dans leurs illusions, « Reality is a fiction, causing her great affliction, and as she lives her lie ». Dans ,’amitié est circonspecte mais présente « Lost her once, gonna lose her twice, I better keep an eye on that girl, won’t take her hand but tell the truth I can ».
Comme une initiation, la prochaine étape est l’amour et ses sentiments mitigés qui convoquent tout le courage d’être soi. Dans See you now Violet Indigo se présente avec humilité dans une histoire encore fantasmée où s’assumer tel que l’on est la garantie d’une concrétisation, « I won't deny or defy, you see right through those lies, and I can't keep myself from you,you look too good to be true », sans crainte de vivre une chimère.
Enfin, Come thru en épilogue annonce un éden repoussé où déjouer les artifices de la projection sur autrui annonce la désillusion d’un amour impossible à atteindre, « All those illusions I had of you, but now I see through, your veil of perfection, now all I see is a deception, in need of attention ». À vouloir combler nos égos dans un incessant besoin d’attention, on en oublie l’amour, don qui ne réclame rien en retour à part le respect de soi comme unique baromètre.
Consacré à la toxicité dans nos relations comme un focus sur ce mal du siècle gangrénant la société contemporaine, ce nouvel EP débarque aussi sur la scène des musiques actuelles comme une bombe d’influences musicales éclectiques, à l’image de cette jeune artiste protéiforme et avide d’expérimentations réconciliatrices. Conseillée par son manager Gaël Lecoeur et bénéficiant de l’œil avisé de Grégy à la direction artistique, Violet Indigo souhaite conquérir les scènes françaises portée par Marsatac Agency en booking et belges par Superkarma avant de s’élancer un jour vers son Amérique natale et imposer sa domination mondiale sous love bombing, faisant de ses fans des addicts consentants.
Forte d’un 1er EP sorti l’année dernière, Last call, playlisté sur Fip, l’année 2023 est dense pour cette jeune artiste avec l’annonce de son nouvel EP et des nombreux concerts qui l’ont précédée. Déjà repérée par les INOUÏS du printemps de Bourges où elle s’est produite dans un set stylé et maîtrisé, elle est aussi lauréate du FAIR ainsi que du dispositif GO+ porté par la structure Norma pilotée par David Folliot et s’est produite au MaMA festival à Paris. Elle y a présenté, 15 jours avant la sortie de Check yourself, ses nouveaux tracks dont les prods étonnantes sont assurées par Caramilk, Dinraaw et Qant. Seule en scène, au micro ou derrière ses platines, sa silhouette élancée et flexible accompagne de mouvements gracieux ou syncopés chaque émotion de ses textes ciselés. Elle y a aussi enthousiasmé l’auditoire par la fusion étonnante de nombreuses influences musicales en intégrant des mix électro tonitruants à l’élégance de ses chansons néo-soul.
Elle, qui a étudié le chant jazz au conservatoire de Paris, estime que ce genre est le bagage musical le plus complexe, il imprègne ses explorations musicales comme un fil rouge dans toutes ses compositions. Entre soul, hip-hop, RnB, hyper pop et électro, avec Violet Indigo le jazz s’infiltre partout afin de le rendre toujours vivant et actuel, consacrant la note bleue comme la référence au-delà du temps dans une identité nouvelle qu’on pourrait bien renommer : « la note indigo » !
► Le clip Toxic, premier single issu de son EP sur YouTube 🔽
► Le visualizer de See you now 🔽
► Retrouvez Violet Indigo prochainement en concert
- Le 11 novembre à Saint Lô (50), Les RDV Soniques ;
- Le 23 novembre à Paris (75), Release party au Mazette ;
- Le 9 décembre à Pont-Audemer (27), L’Echo ;
- Le 15 décembre à Carrières sous Poissy (78), Château Ephémère.
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