Prade, fait homme et de larmes
Tout 1er projet du jeune toulousain, originaire de Montauban, Prade fait paraître le 17 mai 2024 son 1er EP, l’auto-produit Or Bleu. Réunissant 7 titres il fleure bon une délicate fusion de pop et de rap où l’artiste ose se mettre émotionnellement à nu pour mieux tracer sa route avec conviction et une vibrante humanité.
Fidèle en amitié, Julian Pradel entame son projet artistique en 2022 sous le nom de Prade avec sa bande rapprochée rencontrée en maternelle. À ses côtés, Lucas Aguilar alias Grino (compositeur, musicien), Jean-Benoît Biau soit NoRiHana (compositeur, musicien) et Thibaut Glasser (réalisateur, photographe), 3 précieux complices de longue date animés d’une même passion. Ils donnent force et foi au projet de celui qui se dit pourtant “assez timide et réservé”. Si les mots tiennent une place primordiale pour l’auteur, compositeur et interprète occitan, Prade fait appel pour ce tout 1er EP à un autre toulousain dont il admire la patte, HYL, avec qui il co-écrit la majorité des textes. Tout comme notre déléguée musicale Sud-Ouest, Muriel Chedotal, avait elle-même succombé au talent de Hyl, son coup de cœur Radio France en mars 2023, avant celui pour Prade aujourd’hui.
L’Or Bleu nous offre la douceur d’une pop française inspirée de Eddy de Pretto (dont Prade a assuré la 1ère partie de concert au festival Montauban en Scène), parfumée d’un rap mélodique à la Georgio et subtilement teinté d’électro. Ces 7 titres sont autant de facettes du monde intérieur qui anime le toulousain de 27 printemps, une dualité d’émotions qui le submergent, tantôt joyeuses, tantôt tristes, et qu’il dévoile d’une plume aiguisée avec une belle sincérité. “L’Or bleu c’est cette matière qui me pousse à mettre à nu mes émotions”, dira-t-il.
Cet EP se savoure comme une salutaire alternative à tous ceux qui ne se reconnaissent plus dans l’injonction archaïque et pourtant encore éprouvée, “sois un homme, un vrai !”. Explorant les peines et les joies de son vécu, cette quête est celle d’un jeune homme cheminant sur les sentiers escarpés de la vie dans laquelle il fait de sa vulnérabilité d’homme une force, l’acceptation de ses émotions une conviction pour mener un combat universel, celui contre soi-même avant, libéré des diktats et des regards d’autrui, la sereine acceptation d’être soi-même. Prade va puiser dans ses larmes le courage d’être soi, dessine les contours de sa propre humanité en faisant de ses doutes et ses peines des révélateurs. Par la même, il nous indique la voix, c’est en tout cela que ses paroles et sa musique s’avèrent profondément touchantes. Il arbore d’ailleurs au quotidien une larme en pendentif tel un talisman. Cette sensibilité nous rappelle à la formule du poète Paul Eluard, “les larmes sont les pétales du cœur”. Et si ses titres sont empreints de nostalgie et de mélancolie, l’espoir et la vitalité demeurent présentes en filigrane ne demandant qu’à se dévoiler. “Alors je décide aujourd’hui dans ces larmes de puiser mes futurs sourires”, chante-t-il (Or Bleu).
En se livrant, Prade nous enjoint à nous dépasser en acceptant nos pleurs et les égarements de nos cœurs. Cet Or Bleu recèle de pépites d’introspection d’une sincérité confondante, une invitation salvatrice aussi intense que vibrante à faire tomber les masques.
▶️ Or Bleu de Prade, clip réalisé par Thibaut Glasser 🔽
▶️ Bla bla bla 🔽
■ Prade à applaudir sur scène le 21 juin 2024 en 1ère partie de Grand Corps Malade, Mc Solaar et Sofiane Pamart au festival Montauban en Scènes.
