Du rêve à la rave !
A l’écoute de ce morceau à l’esthétique techno assumée du groupe angevin Hyper Jacuzzi, bien malins sont ceux qui pourraient deviner qu’à l’origine, ce combo basse/sax/batterie vient du jazz !
Romain Mercier, à l’initiative du projet, a été formé au saxophone au Conservatoire de Tours et à Jazz à Tours dans la classe de Guillaume de Chassy. Depuis plus de 15 ans, il bat le fer aux cotés de nombreux artistes en Europe et dans le monde dans le domaine des musiques improvisées et expérimentales ainsi que des musiques du monde, a été primé pour ses compositions pour le cinéma documentaire et collabore régulièrement avec des chorégraphes et performeurs.
Denis Pitalua, après un cursus en contrebasse classique puis en Jazz et Musiques Actuelles au Conservatoire d’Angers, s’ouvre avec la basse électrique aux musiques africaines et électroniques ainsi qu’à la production et à la composition pour ensuite parfaire sa formation au Centre des Musiques Didier Lockwood. Il favorise l’exploration de sa passion sous toutes ses formes en collaborant avec des artistes d’horizons différents tels Rhoda Scott, Maë Defays ou encore le groupe Laake.
Quant au batteur Mogan Cornebert, cet amoureux des musiques acoustiques et électroniques a développé une approche expérimentale de l'instrument en tant que « batterie préparée » avec une vision psychédélique, créative, organique où la direction première est la transe et la danse. En tant que sideman, il a à son actif plus d’une vingtaine de projets et collaborations dans toutes les esthétiques musicales, dont la chanteuse réunionnaise Morgane Ji, en parallèle de ses activités d’enseignant à l'école de musique Jazz à Tours et au Pôle Supérieur de Musique de Poitiers.
C’est à l’été 2021 que ces trois musiciens inventifs se rencontrent dans les jardins du Musée des Beaux-Arts d’Angers et que nait l’idée de ce projet quasi utopique : jouer de l’acid techno issu des 90’s sans samples, sans boucles, sans machines avec pour seuls instruments leurs basse, saxophone et batterie respectifs. Un projet fou inspiré par l’électro du DJ américain Jeff Mills, des Autrichiens Elektro Guzzi et de la tech berlinoise de Komfort Raushen et qui trouve son écho dans les sets live électro acoustiques de Fabrizio Rat de Cabaret Contemporain, du groupe belge ECHT !, des Strasbourgeois Cheap House ou des montpelliérains Rinôçérôse, l’un des premiers bands house des années 90. Après une année de composition mutualisée entre les trois instrumentistes et de répétitions dans les studios Tostaky mis à disposition par la SMAC Le Chabada, Hyper Jacuzzi se produit pour un premier concert lors du festival Tempo Rives. Cette éclosion a lieu exactement un an après le lancement du projet, dans le jardin même où l’idée avait germé. Une première boucle, analogique, est bouclée.
À la suite de Kham Meslien et de Samir Aouad, Hyper Jacuzzi intègre alors pour l’année 2023 le programme 360 jazz piloté par Trempo, dédié au développement de carrière en partenariat avec le CRDJ (Collectif Régional de Diffusion du Jazz en Pays de la Loire) qui lui permet de bénéficier de résidences de créations. C’est ainsi que le groupe se fait repérer par l’un des membres du jury, la déléguée musicale de Radio France Marjorie Rousseau, séduite par la singularité du projet. Elle n’est pas seule à tomber sous son charme, l’agence de production et de booking rennaise SWAP Music, représentée par les passionnés de musique live Joe Daventry et Cyrille Baron, a elle aussi un coup de foudre pour ce groupe atypique. S’enchaînent alors de beaux concerts au festival Aucard de Tours, au Pannonica, scène emblématique de toute la créativité de l’esthétique jazz en perpétuelle hybridation, au VIP is Life à Saint-Nazaire ou récemment au Bise festival à Nantes, entraînant le public dans un tourbillon de danse débridée qui prouve aussi que l’énergie du clubbing peut trouver sa place hors des dancefloors électro dédiés.
Après les singles superbement clippés Pinker et Acid, vient de sortir le 12 janvier dernier le tout nouveau single Gwen dont le titre est un hommage à la figure principale du clip, le charismatique danseur et performeur Gwendal Raymond. Réalisé avec audace par Olivier La Combe dans les rues d’Angers, ville moins sage qu’il n’y paraît, on y suit les préparatifs de son show performatif, de l’intimité du maquillage et de l’habillement à son exposition publique jusqu’à la transe jubilatoire finale. La fête n’est plus ici circonscrite au cadre d’une scène mais la rue toute entière devient un théâtre, utilisant le mobilier urbain comme décor éphémère et les passants comme figurants. La fête commence en soi et s’exporte partout où sa propre joie communie avec celle des autres, à commencer par la danseuse Cossima Grand cooptée au Bar Du Centre, rejointe dans un même élan par d’autres danseurs et danseuses, fêtards et fêtardes et autres music addicts qui d’instinct se rassemblent pour créer une boule d’énergie vibrante filant d’un même pas dansant dans l’antre du live du T'es Rock Coco. Conçu à la manière d’un road trip aux faux airs de plan séquence documentaire, ce clip est une ode à la liberté d’être, de vivre et de se rassembler et sert de propulseur à toute la puissance de cette musique analogique, cette techno house vivante d’Hyper Jacuzzi qui a comme seul but de célébrer la vie.
Un rêve a donné la rave-party rêvée, née du savoir-faire combiné du souffle et de mains expertes de leurs instruments pour une musique ancrée dans la réalité, sauvage et libre !
▶️ L’incroyable clip performance Gwen d’Hyper Jacuzzi, réalisé par Olivier La Combe
■ Les prochains concerts d’Hyper Jacuzzi 🔽
- Le 8 février au Mans (72), Audition Pays de la Loire des Inouïs du Printemps de Bourges aux Saulnières - Le Mans
- Le 22 mars à Boulogne-Billancourt (92), Festival CHORUS des Hauts-de-Seine - chorus.hauts-de-seine.fr
- Le 29 mars au Mans (72), 1ere partie d’Electro Deluxe à Superforma/L’Oasis Électro Deluxe | Superforma
- Le 27 avril à Angers (49), Les Z’éclectiques (Collection printemps) - leszeclectiques.com
- Le 17 & 18 mai à Paris (75), La Gare Le Gore