Coup d’œil pour « Le Corps des Femmes » de Mathilde

Coup d’œil Radio France pour Mathilde — Mathilde @Natalia Kovachevski

Mathilde la guerrière lumineuse !

La chanteuse Mathilde, parisienne adoptée par le Berry, est une personnalité hors norme dont la voix, exceptionnelle elle aussi, est un outil précieux pour transmettre ses messages militants. Combattante infatigable, elle est un des porte-voix du féminisme génération #metoo à travers ses chansons engagées auprès de ses sœurs de lutte.

Connue pour avoir participé en 2015 à The Voice 4 où elle y avait revisité de sa voix puissante et touchante des chansons de Barbara, Aznavour aussi bien que Rihanna, le grand public l’a redécouverte sur le petit écran lors de la 35e Nuit des Molières retransmise le 6 mai dernier sur France 2. La maîtresse de cérémonie, l’humoriste Caroline Vigneaux, a invité Mathilde à interpréter sa chanson « Le corps des femmes » sur la scène parisienne des Folies Bergères. Point de truc en plumes ni de féminité outrageusement stéréotypée pour cette prestation autant chantée que dansée, mais la présence d’une douzaine de danseuses représentant à elles toute la diversité des femmes par leurs couleurs de peau et de cheveux, leur tailles, poids, âges, valides ou handicapées, naturelles ou maquillées. "Mais qu’est-ce qu’il a mon corps de femme Pour qu’on le voie comme un objet ? Si vous voulez l’fond d’ma pensée Mon corps est parfait comme il est !" y a revendiqué Mathilde de sa voix juste et forte, un brin gouailleuse, évoquant les grandes dames de la chanson telles la môme Piaf et troquant la sobre robe noire de son illustre aînée contre une parure scintillante inspirée des années folles. La conviction de son interprétation alliée à la dignité de sa prestation a ému le public présent jusqu’à saluer cette performance d’un standing ovation. C’est que Mathilde, impériale, sait imposer le respect dans la transmission de son amour universel pour ses pairs.

Formée au chant lyrique et au gospel, Mathilde a grandi en écoutant aussi bien Mylène Farmer que Lady Gaga et Léo Ferré. Des figures de la chanson au style et positions assumés dont elle s’est inspirée pour imposer sa propre essence : pugnace et volontaire mais avant tout délicate et ultra-sensible. Dans la tradition des chanteuses populaires comme Fréhel, sa musique épouse pourtant son époque et nimbe ses chansons d’accents pop rythmés et efficaces. Ses dons multiples s’illustrent autant dans son processus de création pour cette autrice, compositrice et interprète que dans la maîtrise de son image et ses prises de parole. Libre et insoumise, Mathilde en impose, portée par ses valeurs de tolérance - donc d’amour. Elle le chante avec ses nuances, ses espoirs et ses désillusions dans son deuxième album sortit le 1er mars intitulé La Nuit - Le Jour comme les 2 facettes d’une même pièce.

Car si aimer, s’aimer, radicalement, sous la lumière du jour, n’implique aucun compromis, il semble que ce soit une provocation pour certains érigés en combattants de l’ombre. La nuit noire, Mathilde l’a vécue, victime de grossophobie émanant pour la plupart de masculinistes regroupés sur les réseaux sociaux dans des groupes fermés incitant leurs membres à la harceler quotidiennement. Depuis des années, Mathilde essuie des messages insultants allant même jusqu’aux menaces de mort, qu’elle supprime patiemment de ses réseaux chaque matin. Si l’apparence de Mathilde dérange ceux qui voudraient la faire plier en lui donnant honte d’elle-même, comme s’ils doutaient du bien-fondé de l’aphorisme « ce qui ne tue pas rend plus fort », cette avalanche de haine dont le but était sa destruction l’a transformé en warrior. « Chansonnière féministe » comme elle se décrit elle-même, elle poursuit sa lutte contre les discriminations dans des rassemblements dédiés aux luttes des femmes ou en participant à la Marche des Fiertés, se tenant résolument aux côtés des oubliées, bafouées, hâtivement jugées et opprimées. Elle qui affirmait lorsqu’elle était enfant, "Je chanterai mieux que la Callas !", trace son chemin dans la chanson plutôt qu’à l’opéra, mêlant sa voix à celles d’autres, dans les rues ou partout où son public l’acclame et la réclame.

Son premier album annonçait pourtant la couleur avec son titre aussi sincère que provocateur, Je les aime tous. Sept ans après, son nouvel album La nuit · Le jour, illustré par deux vidéo-clips et accueilli dans les émissions Jusqu’ici tout va bien sur France Inter et la Nouvelle Scène France Bleu Berry, aborde les thèmes chers à son cœur autour de l’amour, cet engagement ultime qui dissipe toutes les peurs et favorise la réunion de ceux qui abaissent leurs barrières. Faisant fi des empêcheurs d’aimer en rond, de nombreux followers s’unissent à Mathilde et lui témoignent leurs messages de soutien et de reconnaissance. Pour les âmes pures, tout concourt toujours à ce que le bien gagne à la fin.

Le combat pour le féminisme est loin d’être terminé mais la meilleure victoire est certainement celle qui ne fait pas de victimes. En se gardant bien d’utiliser les armes de ses détracteurs et en vibrant son authenticité empreinte de tolérance, d’amour et de dignité, Mathilde vient nous rappeler l’essence même des femmes, ce Féminin Sacré inclusif quoique discernant. Devant l’évidence qu’on ne peut pas fuir qui on est, il n’y a pas d’autre choix que s’assumer soi-même en gardant la tête haute et en tendant la main et prêtant sa voix à celles qui n’en n’ont pas, piégées par les diktats qu’on leur impose. Mathilde incarne, en cela, la guerrière qui dissipe l’obscurantisme par sa seule présence, aimante et lumineuse.

▶️ Découvrez l’émouvante prestation de Mathilde et de ses danseuses lors de la 35e cérémonie des Molières 🔽

■ Retrouvez Mathilde dans l’émission Jusqu’Ici tout va bien sur France Inter du 17 avril 2024

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■ Mathilde en concert dans sa tournée « La Nuit, Le TOUR » les :