Un dispositif insolite de création de chansons d’amour
Une recommandation de Véronique Hilaire rédigée par Sarah Le Lann, déléguées musicales de Radio France, le 23 septembre 2024
Agnès Gayraud n’est autre que la chanteuse et fondatrice du groupe La Féline. Son dernier album, Tarbes, sorti en 2022, du nom de sa ville d’origine, nous offrait une électro pop savoureuse aux allures de journal intime. La musicienne nous livre un nouveau visage de ses multiples talents, elle expose "69 stratégies obliques pour faire des chansons d’amour" au sein de l’incontournable Biennale d’art contemporain de Lyon à vivre jusqu’au 5 janvier 2025.
Cette manifestation rayonne à Lyon et dans sa Métropole en investissant 9 sites emblématiques d’expositions. Parmi eux, les Grandes Locos à La Mulatière, 54 000 m2 en bord de Rhône, ceux de l’ancien technicentre SNCF ouvert depuis peu à des événements culturels d’envergure tel que le festival Les Nuits Sonores en mai dernier. La biennale accueille 78 artistes originaires du monde entier, l’occasion unique de lever le voile sur 70 œuvres inédites qui donnent corps aux Voix des Fleuves, thème de cette 17e édition. D’ampleur internationale, elle agrège de nombreuses autres propositions sur le territoire parmi lesquelles un concert rare, un FIP 360 le 16 octobre dans le vaisseau amiral de ce festival, aux Grandes Locos de Lyon. Une expérience unique pilotée par la radio musicale FIP, soit un set électro immersif en son spatialisé avec Mézigue, les DJ set de MCR-T et d'Olympe 4000 ou encore Lisa More.
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La musique est également le fil d’Ariane de la nouvelle installation d’Agnès Gayraud, “69 stratégies obliques pour faire des chansons d'amour”. L’autrice et compositrice de La Féline semble avoir 7 vies tel un chat, philosophe, essayiste (notamment de Dialectique de la Pop publié aux Editions La Découverte), journaliste pour les pages musiques de Libération ou plume pour Philosophie Magazine, c’est une nouvelle facette d’elle qu’Agnès nous révèle. Le MAC de Lyon (le Musée d’Art Contemporain) abrite sa première installation-performance nourrie d’un travail philosophique et artistique sur les chansons d’amour.
Ici, un studio accueille des musiciens à enregistrer, au cours d’une journée, une version d’une chanson d’amour en s’inspirant d’une carte de leur choix. A travers deux ouvertures vitrées les visiteurs contemplent le travail en cours. En l'absence des groupes, le public accède au studio sonorisé par les enregistrements finalisés. Inspiré par le principe des dilemmes édité par Brian Eno et Peter Schmidt en 1975, le jeu de 69 cartes (chacune d’elles fait référence à un ouvrage littéraire, théorique ou à une anecdote personnelle) devient un levier pour explorer un autre mode de créativité poétique et d’interprétation musicale. La conception visuelle de cette œuvre est le fruit d’une collaboration avec Maya Bellemin et Paolo Viscogliosi. Ce dispositif permet d’envisager le jeu et le hasard comme l’expression sincère des sentiments. "69 stratégies obliques pour faire des chansons d'amour" d'Agnès Gayraud à la Biennale d’art contemporain de Lyon à découvrir à cœur ouvert.
■ Plus de détails sur la Biennale d’art contemporain de Lyon sur labiennaledelyon.com.
■ Découvrez l’univers d’Agnès Gayraud sur Instagram et son blog.