Mezzo et Jean-Michel Dupont ont déjà publié ensemble Love in Vain (Glénat, 2014), portrait très remarqué du bluesman Robert Johnson, traduit en quatorze langues et récompensé en 2015 par le Prix des Libraires de Bande Dessinée.
Après un bref passage aux Beaux-Arts et à l’école Olivier de Serres, Mezzo a préféré se consacrer à la musique, officiant comme bassiste dans plusieurs groupes de rock. Grand admirateur de Windsor McKay, Chester Gould, Robert Crumb, ainsi que de Hergé, Joost Swarte et José Muñoz, il est revenu ensuite au dessin pour publier des illustrations dans divers magazines, notamment Actuel, Playboy, L’Écho des savanes et Métal Hurlant. Dans les années 1990, il se tourne vers la bande dessinée pour signer en compagnie du scénariste Michel Pirus plusieurs polars remarqués comme Les Désarmés (Glénat), Deux tueurs (Delcourt) et Mickey Mickey (Delcourt), suivis dans les années 2000 du Roi des mouches (Glénat), trilogie culte traduite aux Pays-Bas, en Espagne et aux Etats-Unis. Il est également l’auteur du Fuzz Book, recueil d’illustrations paru en 2016.
Extrait interview : On retrouve dans Kiss the Sky le même mélange de réalisme, d’onirisme et de fantastique que dans Love in Vain. Peut-on parler d’une marque de fabrique pour votre travail avec J.M. Dupont ? Nous sommes tous les deux attirés à notre manière par l’envers du décor. Derrière l’apparente réalité, un geste ou une parole banale, se cache toujours une histoire, un mystère, un rêve peut-être. C’est notre travail de le mettre en lumière. Oui, nous avons en commun le goût du décalage, du sens caché, de l’onirisme. Et je pense que notre tandem a trouvé sa singularité.
Pour un personnage comme Jimi Hendrix, on imagine a priori un univers très coloré. Pourquoi ce parti-pris du noir et blanc ? Comme la première partie de son histoire est plutôt rugueuse, le noir et blanc colle parfaitement à ces années blues. En fait, ce volume 1 est un peu un trait d’union entre Love in Vain et Kiss the Sky 2. La couleur viendra dans la seconde partie avec la notoriété. Comme scintille la promesse d’un avenir meilleur, d’un rêve idyllique. La période Swinging London correspond à l’essor du pop art puis celle du Summer of Love à celle du psychédélisme, deux univers très colorés.