Le chat du Rabbin. Tome 6

Le Chat du rabbin est de retour ! Le chat était déjà triste quand Zlabya, sa maîtresse adorée à lui, a eu l’étrange idée de se marier. Et maintenant, on touche le fond : elle attend un enfant.

Elle ne l’a pas encore dit à son mari, ni à son père, ni à ses amies. Elle l’a juste dit au chat, comme on se confie à son journal intime ou au vent qui passe. Et le chat parlant, qui a promis au rabbin de ne plus parler devant elle, trimballe en silence son épouvantable détresse. Jaloux, paumé, il en arrive même, sur les conseils du rabbin, à essayer la prière – il psalmodie et se dandine en attendant la visite d’un dieu qui ne vient pas. Et puis l’enfant naît, et prend sa place. Là, il menace (en silence toujours) de se tuer. « Si à trois tu ne t’occupes pas de moi, tu ne me reverras jamais. »

Depuis 2006 (et l’album Jérusalem d’Afrique), le chat n’avait plus parlé ni pensé, ni même miaulé. Sauf au cinéma, dans Le Chat du rabbin, long-métrage qui a obtenu en 2012 le César du meilleur film d’animation – François Morel était la voix du chat.

C’est donc avec émotion qu’on retrouve la suite de cette saga, qui tourne ici autour des amours contrariées du chat, mais pas seulement.

Bien sûr, il est le centre (très égocentrique) des tempêtes affectives qui secouent le navire, mais en passant, il nous livre des réflexions extrêmement subtiles sur la femme, la maternité, la place du père dans la maternité, la vérité et le mensonge, la cruauté du monde réel, le changement qu’on accepte ou non, la religion et autres consolations fictives – le chat n’est pas croyant, Sfar non plus, mais quelque chose les intrigue tous les deux dans cet espoir forcené d’échapper à la solitude. Et surtout, il nous parle de ce qui est la bataille essentielle de son créateur : l’art et la manière de vivre ensemble dans un monde où certains cultivent la rupture et la haine.

Feuilletez EN EXCLUSIVITÉ quelques pages de la bande dessinée, sélectionnées par France Inter et Dargaud.

Joann Sfar est né en 1971. Dès ses premiers pas dans la bande dessinée, il s’est affirmé comme l’un des chefs de file de cette nouvelle génération d’auteurs apparus dans les années 1990. Auteur d’une centaine d’albums comme dessinateur, scénariste ou les deux à la fois, on lui doit quelques sagas comme Le Chat du rabbin, Donjon (qu’il co-écrit avec son complice Lewis Trondheim), Pascin ou Petit Vampire. Il est également le réalisateur de films, comme Gainsbourg, Le Chat du rabbin, tous deux récompensés par un César. Il continue à publier des albums comme Les Lumières de la France, Klezmer ou Chagall en Russie.