Le destin dramatique des membres du groupe Manouchian a pris une nouvelle ampleur le 21 février 2024, avec l’entrée au Panthéon de Missak et de son épouse Mélinée.
L’histoire du groupe Manouchian est celle d’une cellule de résistants qui avaient fait de la lutte contre le nazisme le centre de tout. Mais c’est aussi une histoire d’amour entre Missak et Mélinée, deux personnes qui ont survécu à un génocide, qui se sont intégrées en France, qui ont travaillé comme des étrangers et qui sont finalement devenues des figures de la Résistance étrangère durant l’occupation. Une trajectoire qui a sans aucun doute contribué à forger le destin mythique auquel la Nation s’apprête à rendre hommage le 21 février 2024.
Un destin hors du commun
Arrêté et torturé par les sbires de la Brigade spéciale n° 2, puis livré aux Allemands, Missak Manouchian est fusillé le 21 février 1944, à la forteresse du Mont-Valérien, avec 22 autres de ses camarades. Tous faisaient partie des FTP-MOI (Francs-tireurs et partisans – Main d’œuvre immigrée). Étrangers ou apatrides, ils ont lutté contre le nazisme et pour la libération de la France en réalisant près d’une centaine d’opérations armées et de sabotages, en région parisienne, durant l’été et l’automne 1943.
Présenté comme le chef d’une bande de criminels sur la célèbre Affiche rouge placardée dans toute la France occupée, Missak Manouchian devient un symbole de la Résistance intérieure française. Un martyr que le peuple opprimé n’oubliera jamais. Rescapé du génocide arménien, ouvrier, militant communiste et anti- fasciste, il aura tout au long de sa vie été sur la corde raide, dans un monde où ses origines d’abord, ses opinions ensuite, faisaient a minima l’objet d’une méfiance tenace.
Le destin dramatique des membres du groupe Manouchian prendra une nouvelle ampleur le 21 février 2024, avec l’entrée au Panthéon de Missak et de son épouse Mélinée, elle aussi résistante, qui avait pu échapper à la police, avant de trouver refuge dans la famille du jeune Charles Aznavourian. C’est pour accompagner ce moment de recueillement national intense que le scénariste Jean-David Morvan et le dessinateur Thomas Tcherkézian ont décidé de raconter l’histoire poignante de ces combattants de l’ombre…
JDMorvan né à Reims en 1969, est un scénariste de BD fasciné par les questions touchant à la guerre. On lui doit entre-autres Les Croix de Bois d’après Dorgelès (Albin Michel), la série Irena (Glénat) Madeleine, résistante avec Madeleine Riffaud et Bertail (Aire Libre) Prix René Goscinny du meilleur scénariste, Adieu Birkenau, L’histoire de Ginette Kolinka survivante d’Auschwitz (Albin Michel / franceinfo).
Thomas Tcherkézian né le 16 septembre 2000 à Paris, est nourri d’une passion dévorante pour le dessin. Dès le moment où il a été en mesure de tenir un crayon, il ne l’a plus jamais lâché. Bercé durant toute son enfance par les livres illustrés, les comics américains et la bande dessinée franco-belge, il s’inscrit, après son baccalauréat en 2018, à l’École Émile Cohl à Lyon. Il en ressort diplômé et c’est quelques mois plus tard, à la fin de l’année 2022, que naît la connexion avec Jean-David Morvan. Il entame alors la réalisation de son premier projet de bande dessinée à ses côtés: le projet Manouchian !