Cambodge. Musique du Palais Royal
1 CD durée 73:36
prix conseillé : 15€
Les échos lointains du raffinement musical de l’ancienne cour khmère, où tous les matins orchestres aux gongs cristallins, chœur féminin et danseuses répétaient la musique d’une cérémonie à venir.
Années soixante... Le Palais Royal, siège de la monarchie khmère depuis la fin du siècle précédent, abritait alors de nombreux musiciens et danseuses qui étaient à la base du prestige dont s'enorgueillissaient les vénérables murs. Tous les matins on pouvait entendre, si l'on passait sur le boulevard extérieur qui longe la façade d'entrée, un feu d'artifice de sonorités limpides : l'orchestre pinpeat, aux gongs cristallins, participait quatre heures durant à l'entraînement des danseuses royales ou bien répétait seul la musique d'une cérémonie à venir.
Car, à l'époque, il n'y avait guère de mois où les rituels de cour n'imposaient la présence – ou plutôt la participation – des musiciens du palais et, presque aussi souvent, la prestation des ballerines dont la célébrité, malgré de très rares apparitions en public, avait fait le tour du monde. De ces bayadères (comme on les appelait alors) le sculpteur Rodin, qui avait pu les admirer en France en 1906, disait : « Il est impossible de voir la nature humaine portée à cette perfection. (...) Il y en a tant qui réclament la beauté et ils ne la donnent pas : le roi du Cambodge nous la donne. (...) Les enfants, même, sont de très grands artistes. C'est épouvantable ! » Elles animaient alors, en toutes occasions, les fastes du palais.
Les musiciens, dont la charge se transmettait souvent de père en fils, entretenaient aussi la tradition par une exigence de rigueur envers le patrimoine musical venu de leurs ancêtres et avaient en mémoire (car la tradition était essentiellement orale) un répertoire de près de trois cents compositions, chacune d'entre elles étant consacrée à des instants précis d'un rituel ou à des moments définis d'une chorégraphie.
The distant echoes of the musical refinement of the ancient Khmer court, where every morning orchestras with crystalline gongs, female choir and female dancers rehearsed music for a coming ceremony.
The 1960's... The Royal Palace, the seat of the Khmer monarchy since the end of the preceding century, then sheltered many musicians and dancers who were the base for the prestige of which these venerable walls were so proud. Every morning as one walked down the boulevard in front of the entrance façade, one could hear fireworks of limpid sonorities: for four hours the pinpeat orchestra with its crystalline gongs joined in the training of the royal dancers or by itself rehearsed music for a coming ceremony.
At that time, there was hardly a month when court rituals did not require the presence –or rather the participation– of palace musicians and almost as often ballerinas whose fame was world-wide in spite of their rare public appearances. Of these bayaderes, as they were then called, the sculptor Rodin, who was able to admire them in France in 1906, said: “It is impossible to see human nature carried to such perfection (...) There are so many who claim to have beauty, but who don't give it. But the king of Cambodia gives it to us. Even the children are great artists. This is absolutely unimaginable!” At that time, they were present at all occasions of pomp and splendour in the palace.
The positions of the musicians were often passed on from father to son. They also maintained the tradition by demanding rigor towards the musical heritage of their ancestors and held in memory, as the tradition was generally oral, a repertoire of more than three hundred compositions. Each one of them was assigned to precise moments of a ritual or definite moments of a choreographed piece.
Écouter
Extrait