La réalité me casse les pieds
Entretiens avec Noël Herpe
112 pages – Parution le 18 ami 2017
prix éditeur : 15€
On connaît de Jean-Christophe Averty Dim dam dom, Les Raisins verts, Les Cinglés du music-hall ou l’adaptation de L’Histoire de Melody Nelson de Gainsbourg. Ses images – une jeune femme ligotée à une voie ferrée récitant le générique d’une émission, un bébé en celluloïd passé à la moulinette… – ont marqué des générations de téléspectateurs ; œuvres d’un créateur à part entière, à l’écriture visuelle unique, elles ont élevé la télévision au rang d’art majeur.
La réalité me casse les pieds. Tout ce que j’ai aimé, tout ce que j’aime encore et aimerai jusqu’à ce que je sois enterré, ce sont les choses qui n’existent pas dans la vie et qu’il faut inventer.
Dans ce long entretien avec Noël Herpe, tiré de la série d’émissions « À voix nue » que France Culture lui avait consacré, il revient sur sa vie, raconte l’aventure d’un style influencé par le surréalisme ou par Alfred Jarry, dont il adapta Ubu roi, autant que par les catalogues de quincaillerie de son père et les comics de son enfance.
Ainsi suit-on l’itinéraire d’un jeune homme, étudiant à l’IDHEC après-guerre, avide de découvertes, déjà rétif à la représentation réaliste du monde, qui aborde Cocteau, Prévert ou Breton aux terrasses des cafés.
Et qui, par son esthétique, sa fantaisie, par l’irrévérence de son ton, deviendra un révolutionnaire du petit écran, et par-dessus tout un esprit d’une inlassable curiosité, aussi inattendu et volcanique qu’attachant, un admirateur respectueux doublé d’un iconoclaste – dont ces mémoires à deux voix font entendre, au soir de son œuvre, le souffle anarchiste qui l’a rendue inoubliable.
Jean-Christophe Averty est né en 1928. « Réalisateur et producteur d’émissions à la radio et à la télévision. Humoriste grinçant, il a renouvelé le langage télévisuel. » (Le Petit Larousse des noms propres, extrait.)
Noël Herpe, écrivain, cinéaste et universitaire, est l’auteur de nombreux livres sur le cinéma français (dont une biographie d’Éric Rohmer, coécrite avec Antoine de Baecque).