Le Fado
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Á Lisbonne existe un chant qui, à la tombée de la nuit, parcourt les ruelles tortueuses et les cœurs nostalgiques, clans les recoins des tavernes. On l’appelle fado, ce souffle qui, sur quelques accords de guitare portugaise, enfle les voix rythmées par la poésie et les blessures du » destin « . Né il y a deux siècles dans les quartiers du port, parmi marins et prostituées, ce chant d’origine populaire a évolué au fil du temps. Chronique sociale anonyme, il a fait rire en racontant les anecdotes du quotidien; il a gagné ses titres de noblesse en séduisant l’aristocratie ; il a donné voix à une parole ouvrière naissante; il a croisé aussi la propagande nationaliste de la longue dictature. Aujourd’hui, sur les traces d’Amalia Rodrigues, mondialement connue, le fado a conquis les scènes internationales. Pourtant son histoire, riche et contradictoire, reste polémique. Désabusé ou plein d’espoir, le fado semble avoir été sans cesse confronté à une forme de censure. Mais toujours, on y entend les accents d’un art profondément marqué par une inquiétude, au fond, universelle.