Ô vous, frères humains
d'après l'œuvre d'Albert Cohen
136 pages – Sortie le 8 avril 2016.
prix éditeur : 19€
En deux courtes phrases, Albert Cohen livre l’essentiel de son propos : « Un enfant juif rencontre la haine le jour de ses dix ans. J’ai été cet enfant. ».
Adaptation et dessins de Luz.
Alors âgé de 77 ans, Albert Cohen publie un livre qui révèle l’événement marquant qui a dévasté son enfance et marqué sa vie : sa découverte de l’antisémitisme.
Le jour de ses dix ans en 1905, le jeune Albert Cohen arpente les rues de Marseille à la recherche d’un petit cadeau pour sa mère. Il est fasciné par le bagout d’un camelot qui s’adressa à lui en le traitant de « youpin ! ».
Les insultes antisémites résonneront pour toujours à ses oreilles. Dans ce livre intense, triste mais jamais pessimiste, Albert Cohen déploie la beauté de son écriture lyrique pour montrer la violence de sa blessure enfantine.
Un beau livre malheureusement intemporel, qui fait réfléchir sur l’absurdité de toutes formes de racisme et de discrimination.
Luz s’empare de ce récit autobiographique pour en donner une version illustrée poignante et inédite.
Il raconte l’intégralité de l’histoire sans jamais trahir l’œuvre de l’écrivain, ne gardant du livre que le monologue destructeur du camelot et la puissance du texte des trois derniers chapitres, qui évoque les camps de la mort.
Pour moi, la phrase essentielle du livre, « ne plus haïr importe plus que l’amour du prochain », n’a jamais été autant d’actualité. Loin d’un précepte religieux, ce message d’Albert Cohen s’impose comme une évidence du vivre ensemble à l’heure où certaines personnes cherchent à ajouter la haine à la haine. Ce message était déjà valable il y a cinq ou dix ans. La seule différence est qu’aujourd’hui, ayant cru moi-même perdre l’esprit au cœur d’un tourbillon de haine, je comprends mieux le calvaire psychologique du petit Albert. Et me sens capable de le dessiner.
Luz
Après son album très personnel, Catharsis, Luz s’attèle à nouveau sur un sujet qui l’habite : la perte de l’innocence. Il s’affirme ici comme un dessinateur humaniste incontournable.