Mémoires. Une vie au service de la musique, du théâtre… de l’Italie
Après un demi-siècle de carrière, l’un des plus grands chefs d’orchestre de notre temps, dont le nom reste associé à la Scala de Milan qu’il a dirigée pendant deux décénnies, a senti le besoin de revenir sur les étapes de sa vie. Une vie au service de la musique, du théâtre et tout spécialement de Giuseppe Verdi auxquels il voue un « pacte d’amour ».
A l’âge de soixante-dix ans, Riccardo Muti écrit sur son enfance, dans l’univers fellinien de son village natal de Molfetta dans les Pouilles, où il puise encore à l’occasion de réguliers retours aux sources l’énergie nécessaire au marathon qu’il court depuis un demi-siècle.
Ce sont les mémoires d’un voyage autour du monde, de théâtres en conservatoires, dans les coulisses de la fosse d’orchestre, ponctué de rencontres avec Herbert van Karajan, Giorgio Strehler, Jessye Norman, Luciano Pavarotti, Maria Callas ou encore Nino Rota, Sviatoslav Richter…
Au-delà de son parcours, le maestro livre de passionnantes réflexions sur l’art de l’interprétation. Un art qu’il fonde sur le respect des partitions et des livrets, une profonde intelligence des langues, une érudition sans faille, un sens intuitif du discours musical mais aussi une réactivité instinctive aux accidents de la direction d’orchestre – tel ce soir de 1995 à Milan, où, pour supléer aux musiciens en grève, il fit apporter un piano à l’avant-scène et dirigea du clavier La Traviata d’un bout à l’autre…
Né à Naples en 1941, Riccardo Muti étudie la philosophie et la musique au conservatoire de San Pietro. Violoniste à huit ans, pianiste émérite, premier prix du concours Cantelli en 1967, il succède à Otto Klemperer à la tête du Philharmonia de Londres en 1973, avant de prendre la direction des orchestres de Philadelphie (1980), de la Sclala de Milan (1986) et, depuis 2010, de Chicago.
Riccardo Muti a dirigé l’Orchestre National de France à l’occasion d’un concert unique au Théâtre des Champs-Élysées le 13 mars à 20h, soirée anniversaire du premier concert de l’Orchestre National de France le 13 mars 1934 : Gioacchino Rossini, Guillaume Tell : Ouverture ; Ernest Chausson, Poème de l’amour et de la mer, pour soprano et orchestre ; Alexandre Scriabine, Symphonie n°3 « Le Divin Poème ». Bernarda Fink, mezzo-soprano.