Roman Polanski. Vie et destin de l’artiste
232 pages – Sortie 18 novembre 2010
prix éditeur : 18€
Prix du livre d’histoire du cinéma 2011 au Festival du film d’histoire de Pessac
Florence Colombani a réalisé 17 heures d’émissions, Une grande traversée sur le cinéaste : « Roman Polanski, vie et destin de l’artiste », diffusée du 16 au 20 août 2010 sur France culture.
Dans cet ouvrage, issu de cette série d’émissions, au-delà de l’homme, de ses failles, de ses tragédies, dont il est bien sûr question, il s’agit de raconter l’artiste, le cinéaste de tout premier plan et d’en explorer l’œuvre d’une richesse et d’une cohérence proprement éblouissantes.
On a toujours beaucoup parlé de Roman Polanski. Ces derniers temps, bien sûr, lorsque l’affaire de mœurs qui l’avait obligé à quitter les États-Unis en 1977 l’a rattrapé, et assigné à résidence en Suisse de septembre 2009 à juillet 2010. Mais déjà en Pologne, dans les couloirs de l’école de cinéma de Lodz, lorsque « Romek » fascinait ses camarades avec sa ferme intention de conquérir le monde… Puis dans les années soixante, quand il séduisit l’Ouest par son sens de l’absurde et son talent de metteur en scène virtuose… Ou encore en 1969, quand son épouse Sharon Tate fut assassinée par les disciples de Charles Manson.
La vie de Roman Polanski, si outrageusement romanesque, est racontée dans ce livre. Du ghetto de Cracovie au confinement dans le chalet de Gstaad, en passant par le Swinging London et l’Amérique du Flower Power : soixante-dix sept années de tragédie et de gloire.
Mais ce qu’on n’évoque jamais assez, s’agissant de Roman Polanski, c’est l’œuvre. Au-delà de l’homme, il y a un cinéaste de tout premier plan qui a adapté Shakespeare (Macbeth, 1971), Hardy (Tess, 1979) et Dickens (Oliver Twist, 2005), révélé au monde le destin de Wladyslaw Szpilman (Le Pianiste, 2002), signé un chef d’œuvre du film noir (Chinatown, 1974), inventé la parodie sérieuse (Le Bal des vampires, 1967), terrifié des générations de spectateurs (Répulsion, 1965, Rosemary’s Baby, 1968) et trouvé un équivalent cinématographique à l’esthétique de Beckett (Cul-de-sac, 1966) comme à celle de Kafka (Le Locataire, 1976)…
Roman Polanski a donné au cinéma une série de films en apparence très différents, mais en vérité profondément reliés par une même vision du monde, une vision où l’on retrouve les résonances d’une vie ayant épousé les
soubresauts de son siècle.
Florence Colombani est l’auteur de plusieurs livres sur le cinéma dont Elia Kazan, Proust-Visconti et Woody Allen. Critique cinématographique au Point, elle est aussi la réalisatrice d’un premier film, L’Étrangère.