Des pèlerinages aux sentiers muletiers commerciaux, des chemins militaires aux transhumances, des rues de Paris aux manifestations politiques, il n’y aura guère eu d’interruption dans la pratique de la marche. La circulation pédestre, activité constitutive de l’être humain, méritait donc son histoire.
Pour la raconter, l’auteur explore toutes les marches possibles, et les hommes qui la pratiquent : les peuples et les métiers dont l’identité même semble nomade et pédestre, des Lapons aux Sioux, des colporteurs aux bergers, des compagnons aux soldats ; les pèlerins, selon toutes les traditions, ceux qui remontent aux sources du Gange ou empruntent le Tôkaidô, comme les marcheurs de Compostelle et de La Mecque.
Elle est depuis longtemps un mode d’action politique, notamment les grandes marches de Gandhi et de Martin Luther King sont notamment là pour en témoigner. Et si la marche a quasiment perdu ses professionnels, elle a inventé ses praticiens du week-end, ses usagers du temps libre : les randonneurs. Mais l’on chemine aussi en ville, depuis l’apparition des promenades urbaines du XVIIe siècle jusqu’aux « manifs » les plus récentes.
Qu’elle permette de mieux vivre, survivre ou qu’elle soit le support incarné de revendications, la marche a une histoire. Antoine de Baecque nous offre un livre profondément original et vivant.
Durant l’été 2014, Antoine de Baecque a présenté Marcher, une histoire des chemins sur France Culture en 8 épisodes successifs, proposant des analyses tant chronologiques, géographiques que littéraires. Historien, critique et professeur d’histoire du cinéma à l’École normale supérieure, il a récemment publié La Traversée des Alpes. Il est également l’auteur de l’Essai d’histoire marchée (Prix Ptolémée du Festival international de géographie, Prix Augustin-Thierry des Rendez-vous de l’histoire de Blois), des Voix de Compostelle, ainsi que des Nuits parisiennes XVIIe-XXIe siècles.