Bénin. Musique bariba
Pays batonou de Parakou et Nikki
1 CD, durée 57’57 – Sortie le 7 mai 2013
prix conseillé : 15€
Le peuple bariba compte environ 600000 individus vivant majoritairement dans la région historique du Borgou, entre les rives du fleuve Niger dans les États du Niger et de Kwara (Nigeria) et la chaîne montagneuse de l’Atacora (Bénin).
Les Bariba sont réputés avoir toujours fermement lutté contre toute forme de domination extérieure. L’ancêtre mythique Kisra lui-même aurait fui la Mecque, pour échapper à une islamisation forcée, et le pays bariba a successivement résisté aux explorateurs, aux missionnaires et aux colonisateurs. Aux XVIIIe et XIXe siècles, les Bariba continuent de refuser le moindre contact avec les «Blancs». L’arrivée de l’armée anglaise en 1894, immédiatement suivie de celle des Français, est vécue comme un véritable traumatisme.
Yarou Diguidirou est un griot qui chante l’histoire des Bariba en s’accompagnant au luth dambararou. Le tambour gon soutient la voix par son jeu délicat, qui s’intensifie parfois pour doubler le chant. Les textes sont entrecoupés de commentaires parlés, d’improvisations chantées voire d’une chanson populaire.
La société du Boukakarou est une confrérie qui pratique des rituels de possession thérapeutique. Les maladies ainsi que l’infertilité sont considérées comme le fait de génies maléfiques. Musique et danse jouent un rôle indispensable et les textes, fixés par la tradition, doivent être énoncés sans aucune faute : la vièle gogué en donne une version complète, tandis que le chanteur soliste, ici une femme, ne se joint à elle que de temps en temps. Une telle construction a pour but de protéger les secrets de la société. Ce rituel se fait en public, mais seuls les initiés peuvent compléter le «texte à trous» proposé par la chanteuse.
Le Groupe Super est constitué de treize femmes (une soliste et un chœur) accompagnées de deux percussionnistes, au bararou et au gon. Leurs chants, habituellement enchaînés, présentent une grande richesse qui confère à leurs performances beaucoup de relief. Les textes, en langues dendi, hausa ou bariba, expriment la dévotion du groupe à Allah, soulignent l’importance des valeurs traditionnelles et défendent le rôle des femmes dans la société moderne.