Centrafrique. Pygmées Aka

Un répertoire vocal méconnu, une musique intimiste différente des grandes polyphonies pygmées, sur un accompagnement d’instruments mélodiques et rythmiques (harpe-cithare, flûtes, arc-en-terre, arc monocorde etc.), réalisés dans les matériaux éphémères de la forêt (bois, écorces, feuilles…).

La musique des Pygmées Aka de Centrafrique est connue et admirée pour ses polyphonies a cappella sophistiquées, extraordinairement denses. La complexité musicale est l’un des paradoxes qui marquent cette société de chasseurs-collecteurs mobiles, au mode de vie et à la structure sociale assez simples. Leur patrimoine matériel se réduit à quelques objets de la vie quotidienne, essentiellement fabriqués avec des matériaux facilement accessibles dans la forêt environnante.

Ce sont ces matières éphémères (servant également à la facture instrumentale) qui ont longtemps caché l’existence d’un répertoire vocal en petite formation : quelques chanteurs se réunissent autour d’un instrumentiste (qui assure une base mélodico-rythmique), généralement à l’écart de la place centrale du campement, pour une musique simple et douce, à deux ou trois parties polyphoniques tout au plus ; les paroles (chantées par une seule voix à la fois) traitent le plus souvent de la chasse et de la vie conjugale, certains instruments étant associés à des répertoires définis : ainsi des flûtes mebeke, liées au retour d’une chasse fructueuse ; de la harpe-cithare bogongo qui accompagne des chants d’amour ; de l’arc à deux cordes engbiti qui soutient le chant de solidarité des épouses avec leurs maris partis chasser etc.

A poorly known vocal repertoire, a music of intimate character different from the great Pygmy polyphonies, performed to a melodic and rhythmic accompaniment with instruments (harp-zither, flutes, ground bow, monochord etc.) made of the ephemeral materials of the forest (wood, bark, leaves…).