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Chine. Musique ouïghoure

Muqam Nava

Abdukerim Osman Chimani (artiste musical)
Parution : 25.02.2014
Thèmes : Musique traditionnelle
Distributeur : Harmonia Mundi
ISBN : xx
Référence : C560253

1 CD durée 67:10 – Sortie le 25 février 2014

prix conseillé : 15

Abdukerim Osman Chimani et son ensemble proposent à travers cette interprétation inédite en Occident du muqam Nava, un retour à la tradition la plus ancienne du grand répertoire ouïghour d’Onikki Muqam (Patrimoine Immatériel de l’UNESCO) : fidèle à l’esthétique des Anciens, une musique de chambre raffinée (chant, luths à archet, vièles, luths, cymbalum, tambour sur cadre), voisine des traditions persane, turque, arabe et d’Asie centrale, alliant dans une même inspiration musique et poésie.

La « Région autonome ouïghoure du Xinjiang », à l’ouest de la Chine, couvre une étendue de deux fois et demie la France, dont la plus grande partie est désertique. Elle est peuplée par près de dix millions d’Ouïghours et autant de Chinois Han. Cet espace, historiquement appelé Turkestan, est occupé depuis au moins deux millénaires par différents groupes de la grande famille des Türks. D’abord établis en Mongolie, les anciens Ouïghours qui se considèrent comme les descendants des Huns, descendirent vers le sud. Le Turkestan était un passage obligé des routes de la soie, notamment pour les Ouzbeks à la culture très proche. Il est difficile de défaire l’écheveau des différentes ethnies türk qui ont occupé ces espaces, sans compter les Mongols et les antiques peuplements indo-iraniens. Toujours est-il qu’à partir de la fin du XIXe siècle, s’affirme une conscience communautaire se réclamant d’une culture ouïghoure bien distincte. Accompagnant cet éveil identitaire, la musique (souvent dansée) devient un élément essentiel de la cohésion de la nouvelle nation qui est cependant intégrée à la Chine depuis 1884.
L’Onikki Muqam, la musique ouïghoure la plus prestigieuse, est un vaste ensemble de douze (on ikki) grandes suites (muqam), portant chacune un nom rappelant les anciens systèmes arabe et persan. Fixé dans les années 1950 en une vulgate officielle, ce répertoire a été enregistré plusieurs fois mais dans des interprétations en grandes formations pour lesquelles il n’avait pas été conçu.
Abdukerim Osman Chimani donne ici une version de chambre du muqam Nava en faisant entendre les instruments en solo, à deux ou trois, et seulement tous ensemble pour les quelques pièces qui s’y prêtent ; renouant ainsi avec la pratique et l’esthétique originales des maîtres du passé. Ce CD constitue le premier enregistrement d’un muqam ouïghour quasiment complet publié en Occident.

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