Indonésie. Java – Sunda. Ormatan Tarawangsa
Musique rituelle
prix conseillé : 15€
Ormatan Tarawangsa – un rituel de célébration de la déesse du riz où, parmi les offrandes, s’élèvent les mélodies sinueuses et typiques du Pays Sunda, qui captivent le cœur des participants : la vièle tarawangsa, sur l’accompagnement obstiné de la cithare kacapi, dialogue avec la divinité et les esprits des ancêtres.
L’ormatan tarawangsa est un rituel d’action de grâce, destiné à remercier Nyimas Pohaci Sanghyang Sri (déesse du riz), Dieu (Allah) ainsi que les ancêtres, pour avoir béni la récolte du riz : sans contradiction, le rituel fait coexister islam et traditions plus anciennes (sunda wiwitan ou jatisunda) qui comprennent des éléments d’animisme, de monothéisme sundanais, d’hindouisme et de bouddhisme.
Aujourd’hui encore, ce culte et ce respect pour le riz sont observés autant dans la vie profane que dans la vie spirituelle.
À Rancakalong (où les enregistrements ont été réalisés), cette ferveur est à son plus haut pendant la fête annuelle qui accompagne la récolte du riz (ngalaksa) où la musique de tarawangsa est jouée quasiment jour et nuit pendant une semaine entière, entre danses et offrandes symboliques.
Une pièce de tarawangsa repose généralement sur un groupe de motifs mélodico-rythmiques répétés un nombre indéterminé de fois, avec de petites variations (selon l’état d’esprit des musiciens et le contexte rituel) mais d’une profonde expressivité ; la succession des séquences dépend cependant d’un ordre bien défini. Pendant un rituel plusieurs mélodies sont enchaînées, accordant aux danseurs le temps de s’imprégner de la musique et d’atteindre un état de transe – kasurupan, marquant la manifestation temporaire de l’esprit d’un ancêtre.
De nos jours, le mot tarawangsa se réfère au rituel et à une vièle à deux cordes dont l’une est jouée avec un archet et l’autre pincée par l’ongle de l’index. La tarawangsa tire parti de plusieurs techniques de glissando, vibrato (koleter), legato, appoggiatura (ketrok) et coups d’archet (keset) pour enrichir les mélodies. Elle est accompagnée par la cithare à sept cordes kacapi tarawangsa qui produit un accompagnement destiné à établir le tempo et à esquisser les contours mélodiques d’une pièce. Pour cela, diverses techniques sont employées : étouffement de la corde après l’avoir jouée (tengkep), effet de sourdine, voire même le déplacement d’un chevalet en cours de jeu pour modifier l’accord. Ces deux instruments jouent fréquemment dans des gammes qui, bien que différentes, partagent certaines notes – une pratique également rencontrée dans d’autres genres de musique du Pays Sunda.
Pupung Supena, vièle tarawangsa
Tahya, cithare kacapi tarawangsa
Ormatan Tarawangsa – a Sundanese ritual celebrating the goddess of rice where, amid the offerings, rise distinctively sinuous melodies captivating the hearts of the participants: the tarawangsa fiddle, to ostinato accompaniment from the kacapi zither, dialogues with the goddess and spirits of the ancestors.