Iran. Mohammad Motamedi. Chant classique
1 CD 1h14 – Sortie le 22 avril 2014
prix conseillé : 15€
Parfait représentant de la jeune génération du chant classique persan, Mohammad Motamedi puise son inspiration dans l’amour porté à la poésie. Accompagné par la vièle kamânche, le luth târ, la flûte ney et les tambours daf et tombak, le chant de Mohammad Motamedi porte haut cette ancienne et subtile tradition.
Avec la révolution islamique de 1979 et les évolutions sociales et culturelles qui ont suivi – les musiciens principaux d’alors ayant été écartés de fait – un nouveau groupe de musiciens a eu l’occasion d’émerger, en précisant toutefois qu’aujourd’hui, la majorité des chanteurs et instrumentistes âgée d’une trentaines d’années n’a connu de la musique classique que celle qui a pu être produite après la révolution.
Parmi les caractéristiques générales de ce nouveau style, on peut noter l’abandon du ton joyeux et langoureux de la musique, la diminution du dialogue entre deux instruments en faveur d’une interprétation polyinstrumentale, la suppression du piano et du violon dont l’usage était auparavant répandu, le choix de vêtements d’inspiration ethnique à la place des costumes d’antan et l’apparence sérieuse des musiciens au moment des représentations. Cet enregistrement du chanteur Mohammad Motamedi fait partie de ce courant et en est un exemple de qualité.
Le répertoire de la musique classique iranienne (radif) repose sur 12 modes, dont 7 principaux (dastgâh) et 5 dérivés (âvâz), qui comprennent environ 450 (selon différentes théories) types mélodiques ou mélodico-rythmiques (gushe), dont le temps d’exécution varie entre 20 secondes et 5 minutes. Les gushe sont comme les pièces d’un puzzle qui permettent au musicien de créer de nouvelles formes et des compositions, selon la qualité de son inspiration et sa maîtrise du répertoire. Dans le cas d’un chanteur, la connaissance de la littérature classique et le choix des poèmes contribuent également de manière importante à la qualité de la performance ; il essaie d’accorder la signification du texte ou son interprétation de leur contenu avec les dastgâh et gushe choisis. Le radif peut ainsi être considéré comme une grammaire qui détermine un schéma structurel principal. Cependant, briser ces règles de manière consciente et artistique, ouvre le vaste champ de la créativité musicale.
Preis der deutschen Schallplattenkritik ( Prix de la Critique allemande du Disque) en 2014.
Prix France Musique des Musiques du Monde 2013.
Mohammad Motamedi, chant
Sinâ Jahânâbâdi, vièle kamânche
Âzâd Mirzâpour, luth târ
Pâshâ Hanjani, flûte ney
Ali Rahimi, tambour tombak
Hossein Rezâyiniâ, tambours daf et dâyereh.