Japon. Satsuma Biwa
Ecole Tsuruta
1 CD – 69:43 – Sortie le 10 septembre 2013
prix conseillé : 15€
Le Dit du Heike, chef-d’œuvre de la littérature médiévale du Japon, narre la grandeur et la chute du clan des Heike. Kakujô Iwasa et Kakuryû Saitô interprètent au chant accompagné du luth biwa – comme autrefois les moines aveugles – des épisodes de cette épopée : expressivité de la voix, dynamisme du luth, pour une évocation théâtrale de l’affrontement des héros, de la chute d’un clan et un rappel bouddhique de l’éphémère de l’existence.
La musique accompagnée au biwa, luth piriforme comportant 4 ou 5 cordes jouées avec un plectre, accompagne toute l’histoire de la musique du Japon, du VIIIe siècle à nos jours. Pendant ces 12 siècles se sont succédées trois sortes de biwa d’origines différentes. L’instrument demeure d’abord lié au shintoïsme et plus tard au bouddhisme. Dans le shintoïsme – chamanisme oriental – on considère que les aveugles ont un pouvoir réceptif et évocateur particuliers du fait de leur infirmité. Le biwa a ainsi été associé aux moines aveugles qui récitaient le soûtra aux divinités de la terre «Chijin kyô» ou le soûtra bouddhique «Dai hannya kyô» («Mahâprajnâ parâmitâ») à l’occasion de la construction d’un édifice, d’un sinistre, ou pour demander une bonne récolte, la chute de la pluie etc. Lors des fêtes religieuses dans la cour des temples, les moines aveugles récitaient des textes profanes tels les Dits de Hôgen ou du Heike etc.
Le genre du Satsuma biwa, objet de cet enregistrement, apparaît au XVIe siècle au sud de l’île de Kyûshû, encouragé par le seigneur de Satsuma. Les textes chantés et récités dans ce CD proviennent de l’épopée du Heike (sauf la dernière plage qui se rapporte à un épisode ultérieur), qui comprend 12 volumes, constitué chacun d’une quinzaine d’épisodes, probablement écrits à la fin du XIIe siècle ; les moines aveugles ont commencé à la chanter un siècle plus tard en s’accompagnant au luth biwa – une tradition qui s’éteint après son interdiction par le gouvernement de l’ère Meiji (1868-1912). Les pièces présentées dans ce CD appartiennent ainsi aux répertoires de Satsuma biwa composés au XXe siècle.