Trente ans après sa disparition en septembre 1991, Miles Davis continue de féconder la jeune scène du jazz. Dès son ouverture, la saison des concerts « Jazz sur le vif » à Radio France, proposée par Arnaud Merlin, convoque le souvenir du versant expérimental de l’œuvre électrique du trompettiste, en faisant appel à l’art de la suspension dont témoignent le batteur Antoine Pierre et son groupe Urbex.
En août 1969, dans un studio new-yorkais, Miles Davis réunit la crème des jeunes musiciens de l’époque, parmi lesquels Wayne Shorter, John McLaughlin, Jack DeJohnette, Joe Zawinul, Chick Corea et Dave Holland. Le double album qui en résulte, « Bitches Brew », inaugure avec brio la période électrique du trompettiste.
Un demi-siècle plus tard, le jeune batteur belge Antoine Pierre s’inspire de cet univers suspendu pour élaborer un répertoire original, avec son groupe Urbex, versant électrique. Loin de l’imitation servile, un hommage créatif, tout sauf compassé, pour commémorer les trente ans de la mort de Miles Davis, disparu le 28 septembre 1991.