La transcription pour orgue est une forme de modélisme, rendant accessible à une seule personne le jeu d’un ensemble de chambre voire d’un grand orchestre. Mais lorsqu’il s’agit d’exprimer la poétique des Tableaux d’une exposition de Moussorgsky, elle se fait déploiement, au service non plus de la vraisemblance, mais de l’imaginaire.
Pour donner un nouveau visage aux œuvres d’Élisabeth Jacquet de la Guerre (Sonata en sol mineur), Wagner (Prélude de Tristan et Isolde) et aux fameux Tableaux, Vincent Genvrin a bénéficié d’un partenaire de choix, le grand orgue Grenzing de l’Auditorium de Radio France. Cet instrument aux ressources presque infinies se présente comme une palette de peintre : à l’interprète d’y prélever les couleurs vives de la musique baroque, les teintes en camaïeu du Romantisme ou les contrastes violents de la fantasmagorie moussorgskienne.
Vincent Genvrin a étudié l’orgue avec Jean Boyer, Odile Bailleux et Xavier Darasse. Il est titulaire à Paris des orgues de Saint-Nicolas des Champs et de Saint-Thomas-d’Aquin. Il est également professeur d’orgue au conservatoire de Dieppe et coordinateur artistique de l’Académie de claviers de Dieppe qu’il a créée en 2010. Directeur artistique du label Hortus depuis sa fondation jusqu’en 2018, Vincent Genvrin a réalisé une dizaine d’enregistrements discographiques. Passionné par l’histoire de l’orgue et de sa musique, Vincent Genvrin est l’auteur de plusieurs articles pour des revues et ouvrages spécialisés. Il est également critique au mensuel Diapason.
L’enregistrement de l’album a été réalisé sur l’orgue Gerhard Grenzing de l’Auditorium de Radio France en septembre 2019, avec l’aide de Samuel Campet, assistant de registration.
C’est à la faveur de la construction de l’Auditorium que la Maison de la radio a inauguré en 2016 son nouvel orgue signé Gerhard Grenzing, célèbre facteur qui s’inscrit dans la grande tradition des maîtres anciens et propose des innovations technologiques permettant d’offrir aux musiciens des possibilités de composition, d’improvisation et d’interprétation inédites.
C’est Thomas Ospital qui a été le premier à enregistrer ce nouvel orgue avec le disque « Convergences » (collection Tempéraments).