« Michel Louise. Née le 29 mai 1830 à Vroncourt. Profession institutrice. Religion idolâtre. Matricule 9. Coupable 1/ de port d’armes apparentes étant revêtue d’un uniforme, pendant un mouvement insurrectionnel. 2/ d’avoir fait usage de ces armes. »
Ainsi s’ouvre le dossier pénitentiaire de celle qui fut embarquée et enfermée vers le bagne de Nouvelle Calédonie en 1872, où elle vivra presque dix ans, avant de revenir en métropole poursuivre son combat. Ce n’est que le premier des dossiers instruits contre elle. Toute sa vie, cette figure puissante de la Commune, féministe et anarchiste qui a dédié sa vie à la révolution, sera placée sous surveillance par la République et sa police, et plusieurs fois arrêtée. C’est en prison, qu’elle rédige ses mémoires.
Dans la lignée de sa série pour France Culture, Judith Perrignon nous propose de découvrir le destin de cette femme exceptionnelle, s’appuyant sur des archives officielles ; des procès, des rapports, des courriers, des rumeurs d’indics, des filatures, qui permettent de creuser au- delà d’une biographie, le sillage des révolutions jusqu’à la Commune, cette guerre civile française jamais nommée, si peu enseignée dans les classes.
Portrait d’une femme, d’une époque agitée par l’idéal et les idées : Judith Perrignon fait entendre avec puissance et émotion les voix de cette époque.
Judith Perrignon est journaliste, essayiste et romancière. On lui doit notamment Les Chagrins, Les Faibles et les forts, Victor Hugo vient de mourir, L’insoumis (Grasset – France Culture), Là où nous dansions (Rivages) et Le jour où le monde a tourné (Grasset - France Culture). Elle a travaillé aux récits personnels de Gérard Garouste et Marceline Loridan-Ivens. Elle a également produit «Grande Traversée : Louise Michel, femme tempête », un portrait documentaire diffusé sur France Culture.
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