Le 19 avril 1943 débute le soulèvement du ghetto de Varsovie. 80 ans plus tard, France Culture fait entendre les voix des Juifs qui ont vécu dans l’enfer de ce quartier de la capitale de la Pologne et qui ont lutté contre l’oppresseur allemand. Une révolte qui a tourné au massacre de plusieurs centaines de milliers de personnes.
De cet événement de l’Histoire, il reste des témoignages rassemblés par Joanna Szybist dans cette nouvelle saison de la collection de podcasts Ils l’ont vécu ; et des archives, notamment celles de l’historien Emanuel Ringenblum à découvrir dans le documentaire de Dominique Pusak pour Une histoire particulière.
Une série en 4 épisodes de 15 minutes, produite par Joanna Szybist, réalisée par Laure-Hélène Planchet. Conseillère aux programmes : Camille Renard.
Diffusion à l’antenne samedi 15 avril à 16h. Disponible dès le 14 avril sur le site de France Culture et l’appli Radio France.
> Sonores disponibles dès aujourd’hui, sur demande auprès du service de presse
D’abord, sous prétexte de freiner la propagation du typhus, les Allemands isolent les Juifs du reste de la population et les confinent dans des ghettos, dont le plus connu est celui de Varsovie. Ces lieux deviennent progressivement des lieux de lente agonie. Dès 1940, des milliers de Juifs y sont persécutés par les Nazis.
Le 19 avril 1943, ceux qui survivent prennent les armes, préférant mourir au combat plutôt que mourir sans résister.
Dans le ghetto de Varsovie séparé du reste de la ville par un mur et des fils barbelés, plus de 400 000 Juifs s'entassent sur une superficie d'environ 3,3 km2. Les conditions de vie y sont volontairement inhumaines : c'est le lieu de la faim, du manque d'hygiène et de médicaments, des épidémies et de la peur. Mais le pire reste à venir…
Épisode 2 : Liquidation du ghetto
En juillet 1942, les Allemands procèdent à des déportations vers le centre de mise à mort de Treblinka. Dans une atmosphère de terreur, d’humiliations et d'une conviction générale d'une fin rapide, des organisations de combat juives voient le jour. En janvier 1943, pour la première fois la population du ghetto résiste les armes à la main. Les Allemands reculent pour mieux préparer leur assaut…
Le 19 avril 1943 à 5h30, des troupes allemandes entrent dans le ghetto pour le détruire mais ses habitants résistent violemment, faisant des victimes parmi les Nazis pourtant bien armés. Le troisième jour, des forces blindées commandées par Jürgen Stroop commencent à incendier le ghetto, un immeuble après l'autre…
Épisode 4 : Un combat éternel
Ils étaient environ 750, armés de pistolets, de grenades, de quelques armes automatiques et de fusils face aux 2090 soldats nazis soutenus par des blindés. Après des jours d’âpres combats, le 10 mai 1943, certains commandants et combattants s’échappent du ghetto par les égouts. De 400 000 Juifs de Varsovie, seule une poignée survit. Les Alliés restent silencieux et inactifs pendant la tragédie. Du ghetto, il ne reste que des ruines.
Un documentaire en 2 épisodes de 30 minutes, produit par Dominique Prusak, réalisé par François Teste.
Diffusion à l’antenne samedi 15 et dimanche 16 avril à 13h30. Disponible dès le 15 avril sur le site de France Culture et l’appli Radio France.
> Sonores disponibles dès aujourd’hui, sur demande auprès du service de presse
« Ce que nous ne pouvions transmettre, nos cris, nos hurlements, nous l'avons enfoui sous la terre. Je voudrais tant voir le moment où le grand trésor sera exhumé et clamera la vérité au monde. Ainsi le monde saura tout. Nous pouvons maintenant mourir en paix. Nous avons accompli notre mission. Puisse l'histoire en témoigner pour nous ». David Graber, 19 ans, étudiant chargé de l'enfouissement des archives d’Emanuel Ringenblum.
Épisode 1 : la mémoire sous les pierres
En septembre 1946, Hersz Wasser, membre de « Oneg Shabbat » et survivant de l'extermination, permet de retrouver les archives enterrées sous l'immeuble, dans la cave du 68 rue Nowolipki : dix boîtes de fer recouvertes d'une épaisse couche de moisissures vertes à l'intérieur desquelles l’eau et les champignons ont commencé à attaquer des milliers de feuilles jaunâtres et collées.
Épisode 2 : la vérité de l'encre
Les archives Ringenblum contiennent 35 369 pages, soit 6000 documents rassemblant des manuscrits, des textes dactylographiés et des imprimés. Ils mettent en lumière la vie clandestine du ghetto, les comités d'immeuble, les organismes d'entraide sociale, la vie culturelle et religieuse. De nombreux documents administratifs disent l'aggravation calculée de la persécution, au jour le jour, par le froid et la faim.
Crédits visuels : @Radiofrance
