- Ann d’Angleterre, Julia Deck (Seuil)
Dimanche soir d’avril, premier tour de l’élection présidentielle, la narratrice du roman a prévu plusieurs choses, mais pas l’accident vasculaire cérébral de sa mère. Commence alors un long cheminement, à travers le dédale des établissements de soins. En parallèle, Julia Deck raconte, sur un rythme vif et non dénué d’humour british, la vie de cette femme et questionne les liens entre l’écriture et la vie. Un geste d’amour bouleversant d’une fille envers sa mère.
Marie Richeux, productrice du Book Club sur France Culture, souligne l'intelligence de l'autrice et "sa souplesse pour rire de la situation grave dans laquelle elle se trouve".
- Archipels, Hélène Gaudy (L’Olivier)
Il a fallu que son esprit vogue jusqu’à l’Isle de Jean-Charles en Louisiane pour qu’Hélène Gaudy se retrouve enfin face à son père. Qui est cet homme à la présence tranquille, à la parole rare, qui se dit sans mémoire ? Pour le découvrir elle se lance dans un projet singulier : lui rendre ses souvenirs, les faire resurgir des objets et des paysages.
Elisabeth Philippe, critique littéraire du Nouvel Obs, a été touchée : "Il y a une tendresse pudique qui se dégage de ce texte, l’un des plus beaux textes sur la relation d'un père à sa fille".
- Nord Sentinelle, Jérôme Ferrari (Actes Sud)
Pour une banale histoire de bouteille introduite illicitement dans son restaurant, le jeune Alexandre Romani poignarde Alban Genevey au milieu d’une foule de touristes massés sur un port corse. Alban, étudiant dont les parents possèdent une résidence secondaire sur l’île, connaît son agresseur depuis l’enfance.
Pour Mathias Énard, producteur de l’émission La Conversation littéraire sur France Culture, “Jérôme Ferrari (prix Goncourt 2012) approfondit son travail littéraire sur la Corse, fouillant toujours avec plus de cruauté mais aussi d’empathie dans les mécanismes de cette culture qui est aussi la sienne”.
- Aucun respect, Emmanuelle Lambert (Stock)
Une jeune femme idéaliste comme on peut l'être à vingt ans arrive à Paris à la fin des années 1990. On la suit dans sa découverte d'un milieu intellectuel qui a tout d'une caste d'hommes. Elle y rencontre l'écrivain Alain Robbe-Grillet, imposant « Pape du Nouveau Roman », et son épouse Catherine, maîtresse-star de cérémonies sadomasochistes. Ils incarnent une certaine idée de la littérature et de la liberté sexuelle. Toutes choses auxquelles l'héroïne s'affronte tant bien que mal.
Mathias Énard précise que l'autrice "explore ici sa propre situation, celle d'être stagiaire dans une institution littéraire".
- Ilaria ou la conquête de la désobéissance, Gabriella Zalapì (Zoe)
Un jour de mai 1980, Ilaria, huit ans, monte dans la voiture de son père à la sortie de l’école. De petits hôtels en aires d’autoroute, l’errance dans le nord de l’Italie se prolonge. En pensant à sa mère, I’enfant se promet de ne plus pleurer. Elle apprend à conduire et à mentir, découvre Trieste, Bologne, l’internat à Rome, une vie paysanne et solaire en Sicile.
Elisabeth Philippe commente : "Cette Ilaria s'inscrit dans le prolongement des précédents livres de Gabriella Zalapi et de l'autofiction familiale qu'elle tisse. Il y a du gris, de l'autoroute, du nuage de nicotine, mais il y a aussi des trouées de lumière grâce à ce regard d'enfant"
Pourquoi le Prix Roman des étudiants ?
France Culture poursuit son engagement en direction des étudiants, dans la continuité du Prix Cinéma remis en mai dernier. Depuis plus de 11 ans, France Culture s’engage à travers ce prix à rendre plus accessible le monde de la littérature, à donner et entretenir le goût de la lecture et à transmettre une culture vivante aux jeunes auditeurs et lecteurs. L’occasion aussi d’offrir une expérience de juré et de favoriser l’échange et l’interactivité entre les étudiants sur l’ensemble du territoire autour des romans.