Les 16 et 17 juillet 1942, la police française organise et procède à l’arrestation de plus de 13 000 juifs. Regroupés au Vélodrome d’Hiver à Paris, ils seront livrés à l’occupant nazi. Fondée sur des témoignages inédits recueillis avec l’aide du Mémorial de la Shoah, “La Rafle du Vel d’Hiv, récits d’un crime français” raconte deux journées d’été dans l’antichambre de la mort. Des prémisses de la rafle jusqu’à la parole longtemps retenue des enfants rescapés, cette série documentaire renouvelle par la force des entretiens et de l’archive notre représentation de l’évènement.
Une écoute en avant-première de deux épisodes de cette série documentaire est organisée en public au Mémorial de la Shoah à Paris, dimanche 8 mai à 14h, en présence de Perrine Kervran, productrice de LSD, la série documentaire, d’Alain Lewkowicz, auteur de la série et de Séverine Cassar, réalisatrice.
LSD, la série documentaire : Rafle du Vel d’Hiv, récits d’un crime français
Une série documentaire en 8 épisodes de 30 minutes d’Alain Lewkowicz, réalisée par Séverine Cassar ; diffusée du 9 au 12 mai, de 17h à 18h et de 23h à 00h à l’antenne de France Culture, sur franceculture.fr et l’appli Radio France dès le 6 mai.
En partenariat avec le Mémorial de la Shoah
Avec la participation et les témoignages de rescapés de la Rafle du Vel d’Hiv
Épisode 1 : C’était un jeudi
C’était un jeudi ensoleillé : le premier jour des vacances scolaires. La Rafle du Vel d’Hiv avait été prévue pour se dérouler 3 jours avant mais l’organiser le 14 juillet, jour de la fête nationale aurait fait mauvais genre. Alors c’est le 16 juillet à l’aube, qu’elle a commencé. Cette rafle ne devait concerner que les Juifs étrangers et apatrides, ceux qui témoignent ici étaient pourtant bel et bien français.
Épisode 2 : Sidération au Vélodrome de la rue Nélaton
Les 16 et 17 juillet 1942, un peu plus de 13 000 Juifs vont être arrêtés par la police française. 4 115 enfants, 2 916 femmes et 1 129 hommes furent conduit au Vel d’hiv, le Vélodrome d’Hiver, rue Nélaton dans le 15ème arrondissement de Paris. Ils y resteront jusqu’au 22 juillet dans des conditions d’existences indescriptibles.
Épisode 3 : Une logistique implacable
Ordonnée par les Allemands, la rafle a été méticuleusement pensée et organisée par des fonctionnaires français, pas moins de 9 000 policiers et gendarmes mobilisés. L’administration est aux ordres, avec aux commandes, René Bousquet. La France scelle ainsi son destin à celui de l’Allemagne nazie, de la déportation des Juifs et de leur extermination.
Épisode 4 : Les gestes qui les ont sauvés
Les Allemands avaient pourtant été clairs : 22 000 Juifs devaient être arrêtés lors de cette rafle. Pourtant près de 10 000 manquèrent à l’appel. Et si un faisceau de facteurs explique que 75% des juifs de France survécurent en effet au cataclysme organisé par Vichy, deux choses sont désormais indiscutables : en France, tout le monde n’a pas été juste et non, Pétain n’a pas sauvé les Juifs.
Épisode 5 : Et après ? Des survivants pour raconter
Henri Lilenstein, Rachel Yedinak et Annette Kracjer font partis des rares survivants de cette rafle, dont le destin ne s’est pas arrêté dans les antichambres de la mort du Vel d’Hiv, de Drancy et des camps du Loiret. Aujourd’hui ils témoignent.
Épisode 6 : Itinéraire d’une mémoire trouble
D’abord, on a commencé par oublier : exit la collaboration, Tulard, Bousquet et Papon. La rafle, on la commémore entre rescapés, en catimini. Si la rafle disparaît de la mémoire collective quasi instantanément, nous dit l’historienne spécialiste de la Shoah Annette Wieviorka, les Juifs, eux, n’ont jamais oublié. Il faudra attendre 53 ans pour que la France s’en souvienne aussi.
Épisode 7 : A la recherche des derniers témoins
Vendredi 14 janvier 2022, en haut de la rue de Belleville dans le 19ème arrondissement de Paris, Julien Blanc, historien spécialiste de la résistance en France a rendez-vous avec l’un des derniers témoins de la rafle. Il s’appelle Maurice Oksenberg et va témoigner face caméra, de quoi nourrir les archives du mémorial de la Shoah et la postérité. Car le temps passe et depuis plus de 10 ans, le Mémorial livre une véritable course contre la montre.
Épisode 8 : Les Fantômes de Grenelle
Claude Richard habite au N°4 de la rue Nélaton à quelques encablures de la Station de métro Grenelle rebaptisée Bir-Hakeim en face de là où s’élevait jusqu’à la fin des années 1950, le Vélodrome d’Hiver. Collectionneur et arpenteur invétéré, rien ne lui échappe de ce 15ème arrondissement de Paris dont il connait toutes les rues, les impasses et les moindres recoins. Ce matin-là, il a rendez-vous avec Karen Taieb, responsable des archives du mémorial de la Shoah. Monsieur Richard a compilé des archives depuis près de 60 ans sur le célèbre Vel d’Hiv. Pourtant, un élément manque à la collection : des photos. Il n’en existe à ce jour qu’une seule, prise au moment de la rafle. Celle qu’a retrouvé la documentaliste Roseline Bloch à la fin des année 80.
En partenariat avec Le Mémorial de la Shoah :
Le Mémorial de la Shoah, plus grand centre d’archives en Europe sur l’histoire de la Shoah, est un lieu de mémoire, de pédagogie et de transmission sur l’histoire du génocide des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale en Europe. Il réunit aujourd‘hui cinq sites : le Mémorial de la Shoah de Paris et du site de Drancy, le lieu de mémoire au Chambon-sur-Lignon (Haute- Loire), le CERCIL Musée - Mémorial des enfants du Vel d’Hiv (Loiret), le Centre culturel Jules Isaac de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme).
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Crédit photo : Unique cliché des Bus garés le long du Vel d’Hiv lors de la rafle de 7000 juifs le 16 juillet 1942 et séquestration au VEL D'HIV (vélodrome d'hiver) à Paris avant déportation à Auschwitz Birkenau - Mémorial de la Shoah