De mars 2012 à octobre 2019, la France a été touchée par 18 attaques terroristes islamistes qui ont provoqué la mort de 263 personnes, fait des centaines de blessés et des milliers de traumatisés. Parmi ces attaques, celle du 7 janvier 2015 qui frappe le journal satirique Charlie Hebdo marque un tournant : la presse est attaquée, la population se révolte, l’état met en place de nouveaux dispositifs… Plan Vigipirate, mesures de sécurité renforcées... Comment vit-on sous la menace terroriste ? La rédaction de France Culture fait un état des lieux à Charlie Hebdo 5 ans après l’attentat et LSD, la série documentaire va à la rencontre des survivants et de leur douloureux chemin vers la vie.
Vendredi 3 janvier
17h - GRAND REPORTAGE / Aurélie Kieffer
Charlie forever
Un reportage d’Antoine Marette, réalisé par Annie Brault
5 ans après l’attentat qui a décimé une partie de son équipe, que devient Charlie Hebdo ? Comment l’hebdomadaire parvient-il à perpétuer l’esprit Charlie malgré le deuil toujours présent, les menaces et les critiques ? Quels sont les prochains défis pour ce journal qui va fêter ses 50 ans ?
Antoine Marette a rencontré certains de ceux qui font le Charlie d’aujourd’hui - Riss, Gérard Biard, Coco, Juin et Agathe André - et ses lecteurs, jeunes et moins jeunes…
Du lundi 6 au jeudi 9 janvier
17h02 - LSD, La Série documentaire / Coordination Perrine Kervran
Vivre avec le terrorisme
Une série documentaire de Alain Lewkowicz et Séverine Cassar
Lundi 6 janvier : Les mots des survivants
13 novembre 2015. Paris est attaqué par des commandos de terroristes islamistes. Plusieurs terrasses de café et de restaurants du 10ème et 11ème arrondissement de la capitale sont mitraillées tandis que la salle de concert du Bataclan est prise d’assaut par trois assaillants qui y provoquent un carnage au nom de L’Etat Islamique. Ce soir-là 130 personnes vont trouver la mort. Pour les rescapés, les survivants, les proches et les familles des victimes, il a fallu apprendre à vivre avec le vide, le traumatisme, à survivre souvent.
Témoignages de Emilie et Nicolas, Fred Dewild et Catherine Bertrand, et Isabelle mère d’une rescapée du Bataclan.
Mardi 7 janvier : S’associer pour revivre
« Après un attentat ? On rentre chez soi comme si de rien n’était, on sort de l’hôpital pour reprendre le cours normal de son existence et on enfouit les syndromes qui pourraient ressurgir ensuite. On refoule, on ravale, on dissimule l’inénarrable, l’indescriptible, l’invraisemblable ». Pendant longtemps les victimes d’attentat étaient seules face à leur douleur. En 1985, la création de l’association « SOS Attentat » par Françoise Rudetzki, elle-même victime de l’attaque du restaurant le Grand Véfour à Paris en 1903, va changer cela. Notamment en parvenant à faire inscrire dans le droit « l’attentat » et permettre ainsi la reconnaissance et la prise en charge des victimes par l’Etat. En 2009, Guillaume Denoix de Saint Marc et l’Association des familles du DC10 d’UTA fondent l’Association Française des Victimes du Terrorisme, les victimes de 2015 à Paris et de 2016 à Nice ont elles aussi fondé leurs associations : « Life for Paris », « 13onze15 » ou la « Promenade des Anges »… ces associations accompagnent les victimes, leurs permettent de s’exprimer , de trouver des solutions et de ne pas être seules face aux démarches administratives souvent complexes.
Avec Françoises Rudezki, Guillaume Denoix de Saint Marc et les membres de l’AFVT, Thierry Baubet, Catherine Le Du et Dalila Rezzoug, Thierry Vimal, Florence Askenazy et les membres de « Life for Paris » : Marine Gauchy, Cécile Baubil, Arthur Dénouveau, Olivier Laplaud, Alexis Lebrun et Katy.
Mercredi 8 janvier : Rien n’est plus comme avant
Du 7 au 9 janvier 2015, la France subit 4 attentats terroristes faisant 17 morts et 21 blessés. Ce furent les premières attaques d’une longue série : le 13 novembre 2015 à Paris, le 14 juillet 2016 à Nice, puis Saint-Etienne-du-Rouvray quelque jours plus tard, le centre pénitentiaire de Vendin-le-Vieil, Carcassonne et Trèbes, Condé-sur-Sarthe, la préfecture de Police de Paris en octobre 2019 et, simultanément, dans de nombreux endroits en Europe. La guerre contre l’Etat Islamique était désormais sur les territoires occidentaux. Le 14 novembre 2015, le président François Hollande déclarait l’état d’urgence et les députés votaient des lois d’exception. Si cet état a pris fin le 1er octobre 2017, certaines de ses mesures sont désormais inscrites dans le droit commun par la loi antiterroriste signée par Emmanuel Macron dès son arrivée à l’Elysée. Or, si la sécurité doit être renforcée, cela peut-il se faire au péril des libertés individuelles et des fondements de notre démocratie.
Avec Léa, Ines, Marion, Carole, Katia Dubreuil du syndicat de la magistrature, Jonas Parienté co-fondateur du collectif « Les voisins de Charlie » dans le 11ème arrondissement, François Vauglin maire du 11ème arrondissement de Paris, Jean-Marie Delarue Président de la Commission Nationale Consultative des droits de l’homme et l’historien Denis Peschanski.
Jeudi 9 janvier : De la déradicalisation au désengagement
En 2014-2015, la France découvre que des milliers de jeunes français, musulmans ou récemment convertis, originaires de tous quartiers, partent pour le Jihad. L’islamisme radical est alors un phénomène nouveau pour lequel plusieurs mesures seront imaginées, testées, déployées ou arrêtées. Le fichier S, désormais connu de tous, fait aussi son apparition dans les enquêtes et les médias. De la déradicalisation au désengagement, des associations et des structures d’état développent des programmes par le travail, l’emploi, le logement et la réinsertion tandis que les centres pénitentiaires prennent de nouvelles dispositions face à ces détenus d’un nouveau genre.
Avec Amin Boutaghane, Contrôleur Général de la Direction Générale de la Police Nationale, Unité de Coordination de la Lutte Anti-Terroriste, Chef de l'UCLAT. Alain Bertheau, professeur d’anthropologie à Paris 8, Azzedine Amimour père de Samy Amimour, premier terroriste abattu par la BRI au Bataclan, Anne-Marie Fauvet, présidente du Comité national de liaison des associations de prévention spécialisée (CNLAPS) et ses acteurs de terrain, Romain Sèze Docteur en sociologie et chargé de recherche à l’Institut national des hautes études de la Sécurité et de la Justice (INHESJ), Stéphane Bredin directeur de l’administration pénitentiaire, François Toutain chef de la mission de lutte contre la radicalisation violente au sein de l’administration pénitentiaire, Isamël Righi, chef de la mission interrégionale de la lutte contre la radicalisation à Paris, Jules Boyadjian, président de l’association Artémis Groupe SOS et délégué général du programme Paris.