France Musique fête la musique avec Viva l'Orchestra le 21 juin

Quatre questions à…

Olivier Poncelet est grand-reporter à France Télévisions et joue du violoncelle, Marie Macé conjugue son métier de maraîchère avec le tuba, et le conducteur de trains Julien Boulnois pratique le hautbois : tous se retrouvent pour la grande aventure de Viva l’Orchestra !

Que représente pour vous l’expérience de Viva l’Orchestra ? 
Olivier Poncelet : C’est une expérience rare, unique dans la vie d’un musicien amateur. Une fois notre formation terminée (au conservatoire ou ailleurs), souvent dans notre jeunesse les occasions de jouer à plusieurs diminuent et on se retrouve à jouer nos vieux morceaux, un peu en boucle, et au mieux à tenter de se frotter sans aide, tout seul, à un répertoire qui peut parfois intimider. Et ce n’est pas concluant, on revient à notre répertoire habituel. Viva l’orchestra ! permet de casser cette routine. 
Marie Mace : L'expérience Viva l'Orchestra, c'est plusieurs sentiments qui se mêlent : la joie de jouer dans un grand orchestre symphonique (comme j'ai plutôt l'habitude de jouer dans une petite harmonie), la fierté de jouer dans des salles mythiques de la Maison de la radio, et la curiosité de rencontrer de nouvelles personnes : pro ou amateurs de différents horizons. 
Julien Boulnois : C'est une aventure à laquelle je ne m'attendais pas...  Étant un auditeur régulier de France Musique, c'est machinalement que je découvre l'existence de Viva l'Orchestra et du recrutement de musiciens y participant ; ma curiosité étant attisée, j'y ai vu l'opportunité de candidater pour participer à un orchestre symphonique pour la première fois, et c'est lors de la première répétition que j'ai véritablement mesuré le privilège de participer à cette formidable aventure dans un lieu mythique pour les musiciens.

Combien de temps consacrez-vous à votre instrument, et quel équilibre trouvez-vous avec votre profession ?  
Julien Boulnois : Cela reste très aléatoire du fait de mes nombreux déplacements, c'est une contrainte supplémentaire de transporter les instruments ; ceci étant, lorsqu'un concert se profile et que l'on arrive dans la dernière ligne droite, je n'hésite pas à emporter mes instruments malgré l'encombrement, pour travailler les parties les plus délicates ; il faut également trouver l'endroit et le moment idéal pour ne pas trop perturber les autres collègues se reposant, amenés à reprendre le service à des horaires décalés. 
Olivier Poncelet : Le fait de ne pas pouvoir travailler régulièrement mon instrument ne m’aide pas à sortir des sentiers battus, musicalement parlant. Mon métier de reporter m’amène à travailler tard le soir, les week-ends, à m’absenter plusieurs jours par semaines voire plusieurs semaines dans un mois. L’instrument passe après forcément. J’arrive à y consacrer 3heures par semaine, en moyenne, tant bien que mal.
Marie Mace : Je suis maraîchère (bio!) donc j'ai peu de temps pour jouer, mais je joue chaque semaine à l'harmonie et je répète un peu seule . 

Quelle est votre plus belle expérience de musicien et de mélomane ?  
Marie Mace : Ma plus belle expérience en tant que musicienne est à toute petite échelle : avec notre groupe de quatre musiciens, offrir un morceau de musique pour et chez des particuliers et partager leur émotion. 
Olivier Poncelet : Sans nul doute constituée par nos premières répétitions à la Maison de la radio : d’habitude je suis dans les tribunes. Être sur scène, c’est formidable !
Julien Boulnois : Hormis l'aventure Viva l'Orchestra qui n'est qu'à son début, mes meilleurs souvenirs sont ceux des stages de l'Orchestre d'Harmonie des jeunes musiciens de l'Union Artistique et Intellectuelle des Cheminots Français (section Est), qui m'ont donné l'occasion de rencontrer d'autres amoureux de la musique, ainsi qu'une solide équipe pédagogique transmettant son savoir. En tant que mélomane, c'est la rencontre avec Jacob de Haan, suivi du concert dirigé par ce compositeur qui demeure ma plus belle expérience de spectateur.

Comment travaillez-vous les œuvres au programme de concert ? 
Olivier Poncelet : J’ai du mal à travailler seul mes parties : parfois je doute de mes doigtés.
Pour jouer en phase avec des enregistrements des œuvres, c’est compliqué : le tempo est élevé. Et jouer seul sa partie qui ne ressemble à rien sans les autres çà n’est pas facile. On manque de repères.
Marie Mace : De plusieurs manières : en écoutant les morceaux, en lisant les partitions et en répétant seule. 
Julien Boulnois : J'ai commencé par déchiffrer les partitions mises à disposition pour évaluer les difficultés, ensuite c'est lors de la première répétition que j'écoute le rendu global de l'œuvre et que j'apprends à connaître le fonctionnement et les exigences du chef d'orchestre. De retour à la maison (ou au travail), je travaille les points les plus délicats et n'hésite pas à écouter des enregistrements des œuvres avec les partitions pour affiner la mise en place.

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