Producteur à France Musique à partir de 1974 avant d’en devenir le directeur entre 1981 et 1984, l’Alsacien René Koering a tout de Viollet-le-Duc, tandis que d’autres l’ont surnommé « l’Indiana Jones de la musique » pour ce qu’il a su cultiver de dinguerie, d’anticonformisme et de curiosité insatiable.
C’est peu dire que notre homme se retrouve avant tout dans l’action, dans l’innovation de formats de concerts inédits destinés à empêcher musiciens et mélomanes de tourner invariablement en rond. On se souvient qu’il a fait de Montpellier une capitale musicale nationale et internationale, et qu’il a façonné à son image le festival de Radio France-Montpellier-Languedoc-Roussillon (comme on l’appelait alors) à partir de 1985 après que le maire de Montpellier de l’époque, Georges Frêche (personnage haut-en-couleurs lui aussi), et l’ancien P.D.G. de Radio France Jean-Noël Jeanneney lui en ont confié les clefs.
Aux dires de ceux qui ont connu le directeur de la Musique à Radio France entre 2000 et 2005, au légendaire verbe haut : « ça passe, ou ça casse », on devine des relations plutôt rugueuses avec Kurt Masur à l’Orchestre National de France, et Myung-Whun Chung à l’Orchestre Philharmonique, mais toujours constructives.
Du 4 au 8 mars, dans cette série de Grands Entretiens sur France Musique, Benjamin François reçoit celui qui se définit avant tout par son premier métier, compositeur, dont Jean-Luc Hees a dit que nul ne pouvait résister à la « méga-mélomanie, à la mauvaise foi et à l’humour », cet autocrate talentueux, à l’allure hofmannienne, ce patron au grand cœur et au regard qui plane haut et n’a surtout pas l’intention de regarder passer les trains dans sa ville de Gaillac (Tarn), la retraite venue.