Formation de Radio France, l’Orchestre National de France est le premier orchestre symphonique permanent créé en France. Fondé en 1934, il a vu le jour par la volonté de forger un outil au service du répertoire symphonique. Cette ambition, ajoutée à la diffusion des concerts sur les ondes radiophoniques, a fait de l’Orchestre National une formation de prestige.
Désiré-Émile Inghelbrecht, premier chef titulaire, fonde la tradition musicale de l’orchestre, qui fait une large place à la musique française, laquelle reste l’un des piliers de son répertoire. Après la guerre, Manuel Rosenthal, André Cluytens, Roger Désormière, Charles Munch, Maurice Le Roux et Jean Martinon poursuivent cette tradition. À Sergiu Celibidache, premier chef invité de 1973 à 1975, succède Lorin Maazel qui devient le directeur musical en 1977. De 1989 à 1998, Jeffrey Tate occupe le poste de premier chef invité ; Charles Dutoit de 1991 à 2001, puis Kurt Masur de 2002 à 2008, Daniele Gatti de 2008 à 2016 et Emmanuel Krivine de 2017 à 2020, occupent celui de directeur musical. Le 1er septembre 2020, Cristian Măcelaru a pris ses fonctions de directeur musical de l’Orchestre National de France.
Tout au long de son histoire, l’orchestre a multiplié les rencontres avec les chefs Leonard Bernstein, Pierre Boulez, Sir Colin Davis, Bernard Haitink, Antal Doráti, Eugen Jochum, Igor Markevitch, Lovro von Matačić, Riccardo Muti, Seiji Ozawa, Georges Prêtre, Wolfgang Sawallisch, Sir Georg Solti ou Evgueni Svetlanov, et des solistes tels que Martha Argerich, Claudio Arrau, Vladimir Ashkenazy, Nelson Freire, Yo Yo Ma, Yehudi Menuhin, Anne-Sophie Mutter, Vlado Perlemuter, Sviatoslav Richter, Mstislav Rostropovitch, Arthur Rubinstein, Isaac Stern.
Il a créé de nombreux chefs-d’œuvre du XXe siècle, comme Le Soleil des eaux de Boulez, Déserts de Varèse, la Turangalîla-Symphonie de Messiaen (création française), Jonchaies de Xenakis et la plupart des grandes œuvres de Dutilleux.
L’Orchestre National donne en moyenne 70 concerts par an à Paris, à l’Auditorium de Radio France, sa résidence principale depuis novembre 2014, et au cours de tournées en France et à l’étranger. Il a notamment effectué en janvier 2020 une tournée dans les plus grandes salles allemandes et autrichiennes. Il conserve un lien d’affinité avec le Théâtre des Champs-Élysées où il se produit chaque année, ainsi qu’avec la Philharmonie de Paris. Il propose par ailleurs, depuis quinze ans, un projet pédagogique qui s’adresse à la fois aux musiciens amateurs, aux familles et aux scolaires en sillonnant les écoles, de la maternelle à l’université.
Tous ses concerts sont diffusés sur France Musique et fréquemment retransmis sur les radios internationales. L’orchestre enregistre également avec France Culture des concerts-fiction. Autant de projets inédits qui marquent la synergie entre l’orchestre et l’univers de la radio.
De nombreux concerts sont disponibles en ligne et en vidéo sur l’espace concerts de France Musique ; par ailleurs, les diffusions télévisées se multiplient (le Concert de Paris, retransmis en direct depuis le Champ-de-Mars le soir du 14 juillet, est suivi par plusieurs millions de téléspectateurs). De nombreux enregistrements sont à la disposition des mélomanes, notamment un coffret de 8 CD qui rassemble des enregistrements radiophoniques inédits au disque et retrace l’histoire de l’orchestre. Plus récemment, l’Orchestre National, sous la baguette d’Emmanuel Krivine, a enregistré deux concertos (n° 2 et n° 5) de Saint-Saëns avec le pianiste Bertrand Chamayou et un album consacré à Debussy (La Mer, Images). L’orchestre a également enregistré la musique qu’Alexandre Desplat a composée pour un album intitulé « Airlines » avec le flûtiste Emmanuel Pahud. Enfin, à l’occasion du centenaire de la mort du compositeur, une intégrale des symphonies de Saint-Saëns sous la direction de Cristian Măcelaru vient de paraître chez Warner.