Iannis Xenakis est un monument du XXe siècle. Né en Roumanie en 1922 de parents grecs, le jeune Iannis effectue ses études à l’École polytechnique d’Athènes. Platon, la flûte et le Festival de Bayreuth sont quelques-uns des repères de sa vie. Mais la situation politique se tend : il perd un œil en 1945 au cours de la guerre civile, fuit clandestinement la Grèce deux ans plus tard et s’installe à Paris.
De 1948 à 1960, il est l’assistant de l’architecte Le Corbusier et conçoit avec lui le pavillon Philips de l’Exposition universelle de Bruxelles (1958). Il travaille la composition avec Milhaud, Honegger et Messiaen, s’initie à l’électronique avec Varèse. Metastasis, qui réunit mathématiques, architecture et musique, est l’une de ses premières grandes œuvres.
Il publie en 1963 l’ouvrage Musiques formelles et conçoit en 1967 le pavillon français de l’Exposition universelle de Montréal. Associé au CNRS de 1970 à 1972, il mettra en scène les fêtes de Persépolis à l’occasion des 2 500 ans de l’empire de Perse.
Parmi ses grandes partitions : Terretektorh (1966), Medea (1967), Nuits (1968), Persephassa (1969), Psappha (1976), Jonchaies (1977, Commande de Radio France. Création par l’Orchestre National de France), Diatope (1978, pour le Centre Pompidou), Jalons (1986), Omega (1997), sans oublier Pu wijnuej we fyp (1992, Commande de Radio France) pour la Maîtrise de Radio France.
Xenakis est mort en 2001 à Paris, sans jamais avoir été disciple ou chef d’école ; sa théorie de la musique « stochastique » est l’œuvre d’un artiste autant que d’un savant et d’un penseur.