La RDF ou Radiodiffusion Française
(1944-1949)
La Libération passée, la radiodiffusion de l’après-guerre restructure ses services, reconstruit son réseau et se dote de programmes.
Dès avril 1944, le Comité français de libération nationale réfléchit à une nouvelle organisation de la radiodiffusion qui s’appellera à la Libération la Radiodiffusion de la Nation Française (RNF). Le ministre de l’Information modifie l’intitulé dès septembre 1944 en Radiodiffusion Française (RDF).
C'est avec l'ordonnance n°45-472 du 23 mars 1945 que le gouvernement entend protéger le principe du monopole. Les autorisations d'émettre accordées aux stations privées avant la guerre seront révoquées et les dispositions relatives à l'exploitation de postes privés seront abrogées.
La Radiodiffusion Française reste néanmoins sans statut propre, sous un régime administratif, rattachée alternativement au Ministère de l'Information, à la Présidence du Conseil ou au Premier Ministre.
Au-delà des questions structurelles, le bilan matériel et financier est lourd. Si des installations clandestinement fabriquées partout en France ont permis la reprise des émissions assez rapidement, il faut reconstruire le réseau détruit ou saboté par les Allemands à leur départ. A titre d’exemple, plus de 70% des pylônes existants avant-guerre sont inutilisables.
Côté programmes, les émissions recommencent tant bien que mal au lendemain de la Libération sur une chaîne en ondes moyennes : le Programme national, aussi appelé Chaîne nationale. Le 14 janvier 1945, le Programme parisien complète le Programme national. Composés d'émissions sérieuses et divertissantes, les programmes sont d’abord très proches. Progressivement, les spécificités se dessinent. Le Programme national se veut être "une représentation fidèle de notre héritage culturel et de nos mouvements artistiques". Le Programme parisien constitue "une variété de productions avant tout récréative". Les "émissions régionales" se développent et occupent rapidement certaines tranches horaires des deux programmes.
Le 31 mars 1946, un nouveau programme fait son entrée à Paris. On apprend début avril qu’il s’agit officiellement du Club d’Essai dirigé par le poète Jean Tardieu. Il poursuit l'expérience du Studio d'Essai lancé pendant la guerre. Sorte de laboratoire et d’espace de recherche et d’expérimentation, le Club d’Essai produit également des émissions culturelles. La dernière émission sera diffusée le 31 mai 1959.
Paris Inter, qualifié de "décor sonore intelligent", est inauguré le 16 février 1947. Il diffuse des programmes réalisés par le Club d’Essai, des retransmissions et des enregistrements de programmes de radios étrangères ainsi que de la musique enregistrée.
Le 1er décembre 1947, Radio Sorbonne diffuse un nouveau programme réservé à l’enseignement supérieur. En 1948, il prend le nom de Paris IV-Radio Sorbonne. Paris IV et Radio Sorbonne se scindent ensuite en deux. Paris IV s’étoffe et propose les programmes du Club d’Essai à partir de janvier 1950, "les émissions redemandées de l’Heure de la Culture française", en plus des émissions de l’Université radiophonique internationale, l’URI, créée en 1949.
Extraits des collections du Service Archives écrites et Musée de Radio France (reproduction interdite)
Radio France est l’héritière de l’ORTF, de la RTF, de la RDF, de la Radiodiffusion nationale et du Service de la Radiodiffusion au ministère des PTT