Tibet. Monastère de Gyütö
La voix des Tantra
2 CD – durée totale 1h30 – CD1 49:40 – CD2 39:52 – Sortie le 4 mars 2016 [réédition de la référence C560133-34]
Cette cérémonie, enregistrée en 1975, avec la première génération de moines exilés en Inde, restitue au plus près la technique, la ferveur et le mystère impressionnants de ce chant bouddhique très grave, enrichi d’harmoniques, accompagné de trompes, de tambours et de grandes cymbales. L’ensemble est servi par une prise de son qui place l’auditeur au cœur même de ce phénomène sonore.
Venu de l’Inde, le bouddhisme, sous sa forme mahayaniste, a été introduit au Tibet depuis plus d’un millénaire. Un mouvement de réforme et de retour à l’orthodoxie monastique se développe au XVe siècle et fait émerger les Gelukpa, « ceux qui suivent le chemin de la vertu ». La présence de monastères puissants, regroupant des milliers de moines, a permis d’asseoir durablement l’influence politique des Gelukpa, au sein desquels était choisi le Dalaï Lama.
Dans tous les monastères une place importante est réservée à la mémorisation et à la récitation de très nombreux textes rituels qui concernent aussi bien des « divinités tutélaires » que des « divinités protectrices ».
La pratique liturgique propre au monastère de Gyütö est caractérisée par l’usage d’un mode spécifique de chant, « la voix des tantra » ; ce procédé consiste à émettre simultanément un son très grave et, en modifiant le volume de la cavité buccale, à faire ressortir distinctement un des harmoniques de ce son. À Gyütö, l’harmonique mis en valeur est l’harmonique 10 qui se situe trois octaves et une tierce au-dessus du fondamental. On peut en distinguer de nombreuses occurrences dans ce double-CD, notamment lorsque le maître de chant donne le départ d’un passage.
Avant les événements qui contraignirent à l’exil des dizaines de milliers de Tibétains, le nombre des moines de Gyütö était évalué à environ six cents. Au début des années soixante-dix, une centaine d’entre eux avaient trouvé refuge en Inde, à Dalhousie, où furent réalisés les premiers enregistrements qui devaient parvenir en Occident. Leur monastère, qui a connu un accroissement spectaculaire des effectifs, compte aujourd’hui plusieurs centaines de moines et de novices.
This ceremony, which was recorded in 1975, and was performed by the first generation of Tibetan monks in exile in India, reproduces most faithfully the impressive vocal technique, fervour and mystery of this very low-pitch Buddhist chant, with its harmonics, and accompaniment of horns, drums and large cymbals. Thanks to the sound recording technique, the listener is immersed in the very heart of the event.