Depuis les origines de la Maison de la Radio et de la Musique et jusqu’à sa réhabilitation, la dimension végétale a toujours fait partie de l’histoire du bâtiment

Des espaces verts dans le cahier des charges de la Maison

Dès l’origine du projet de construction de la Maison de la Radio et de la Musique, l’architecte Henry Bernard s’est intéressé à la végétalisation des espaces.  D’abord, parce que son bâtiment devait être construit sur un terrain de sport que les riverains ne souhaitaient pas voir détruit. Pour faire accepter le projet, un paragraphe spécial a été intégré au cahier des charges de la construction, rédigé en 1952 : « La radiodiffusion devra ouvrir au public, aux heures habituelles des squares et jardins publics, la partie de terrain qui sera aménagée en espace vert ». Située du côté de la rue Raynouard, « une partie raisonnable du terrain doit être aménagée en jardins normalement accessibles et de façon qu’il en résulte le moins de gêne possible pour la radiodiffusion ».

C’est ainsi que naquirent les espaces verts de la Maison, entretenus jusqu’au chantier de réhabilitation par un jardinier employé à plein temps par Radio France.

Deux nouveaux jardins

Le chantier de la réhabilitation entamé en 2008 a permis un remaniement et une extension des surfaces végétales. L’aménagement paysager extérieur conçu par Michel Desvigne, membre du groupement de maîtrise d’œuvre de conception menée par Architecturestudio et Jacobs France, porte sur une parcelle d’environ 11 000m2. Les abords de la Maison de la Radio et de la Musique sont à présent à la fois un jardin, un parvis et un parc public. Au total ce sont 1 000 arbres qui seront plantés sur l’ensemble de la parcelle, plus de la moitié sont déjà en place.

L’ancien parking de la porte F a disparu au profit d’un jardin qui s’étend jusqu’à la porte Seine. Cet espace est devenu, aux beaux jours, un lieu de détente et de pique-nique. On y trouve également un morceau du mur de Berlin, offert à Radio France par la radio allemande en 2009, lors de la commémoration des 20 ans de la chute du mur.

De l’autre côté du bâtiment, le parking de surface, situé côté de la rue Raynouard, supprimé au profit d’un grand parking souterrain, a libéré les espaces extérieurs afin d’y développer de nouveaux espaces verts.

À noter que le premier niveau du parking souterrain est doté de trois bâches de récupération des eaux de pluie, l’une destinée aux pompiers, la deuxième à l’alimentation du circuit d’extinction automatique des incendies, la troisième à l’arrosage du jardin. Ce même parking accueille également la centrale thermodynamique.

Un mur végétal dans la Nef 

Dans la Nef qui mène de la porte Seine à l’Agora centrale, des plantes tropicales grimpantes ont été installées le long du mur. Grâce au toit de verre et à la chaleur qui en résulte, les plantes grimpent le long des filins tandis que les monstera deliciosa voient leurs inflorescences s’épanouir.

La végétalisation des toitures

Avec le chantier de réhabilitation, la place des espaces verts à pris une dimension nouvelle. Le végétal n’est plus seulement ornemental, il devient aussi fonctionnel.

Les toits-terrasses donnant sur l’intérieur du bâtiment bénéficient d’une végétalisation de type « toundra » permettant de renforcer la dimension écologique du bâtiment et de limiter les ilots de chaleur. Elle est autonome, grâce à une sélection de plantes capables de se développer dans un écosystème stable.

Ces toits-terrasses végétalisés permettent également aux abeilles des 5 ruches de l’Association Apicole de Radio France* de venir s’approvisionner en nectar.

Chiffres clés

• 1 000 arbres plantés
• 61 espèces vivaces en couvre-sol
• 1,3 km d’allées piétonnes

* L’AARF (Association Apicole de Radio France) a été créée en 2010 à l'initiative de collaborateurs de Radio France. Le rucher de l’Association Apicole de Radio France dispose de 5 ruches qui hébergent des essaims d’abeilles mellifères, qui comme tous les insectes en Europe sont très fortement menacées. Le rucher est un témoignage de l’engagement de Radio France dans le soutien aux abeilles, sentinelles de l’environnement.

À l’issue de la réhabilitation de la Maison de la radio et de la Musique, des Hôtels à Insectes seront intégrés au nouveau rucher pour favoriser l’entomofaune sauvage menacée mais bien réelle à Paris.

Portiques ou l’écho de la forêt de François Stahly : des œuvres végétales

Conçus par François Stahly, Portiques, Totems et Papillons ou l’Echo de la Forêt sont composés de quatre sculptures en teck aux teintes nuancées et d’une hauteur de 5 mètres sur 5. Réalisée en 1962-1963, l’œuvre appartient à la période des « murs-rideaux » s’inspirant des forêts du nord-ouest américain.

Les consignes de l’architecte Henry Bernard au sculpteur François Stahly étaient alors de réaliser dans « cette partie publique au contact de la ville [...] quelque chose qui soit [...] presque floral enfin végétal, dans un ensemble qui est évidemment très strictement composé ».

Ces œuvres se situent dans le grand Hall et la Galerie Seine de la Maison de la Radio et de la Musique depuis son inauguration en 1963 et sont inscrites au titre des Monuments historiques depuis 2018.

Plantes vertes dans les bureaux des salariés

En octobre 2021, dans le cadre de la RSE, les collaborateurs sur les sites de Paris et en région ont reçu dans leur bureau une nouvelle compagne avec la distribution de plantes vertes connues pour leurs vertus relaxantes et décoratives (Opuntia, Euphorbe triangulas, crassula et peperonia caperata). 

La livraison dans les stations locales France Bleu a été effectuée directement par le fournisseur des plantes "Mon Petit Jardin". Cette jardinerie 100% française distribue uniquement des plantes en provenance d'Ile-de-France, Pays-de-Loire. Le terreau est issu de l'Essonne et les pots fabriqués au Pays Basque limitant ainsi l'empreinte carbone.

Le choix d’une jardinerie entièrement made in France était un prérequis pour cette opération.